Bonjour cher public, 

Bienvenue sur le blog,
   “Les Trois Espaces de l’Abbaye de Corbie du XIIe au XVe siècle, conteurs d’histoires”

⭐️Page Facebook : 
 Les Trois Espaces de l’Abbaye de Corbie du XIIe au XVe  siècles             
⭐️Espace Instagram : 
    severineabbayedeCorbie
⭐️Blog Internet : 
    Abbaye de Corbie - du12au15 siècle-en Picardie - Blog stop

Aujourd'hui, nous allons aborder le premier épisode de cette fantastique saga historique de l’Abbaye et sa ville entre le XIIe et XVe siècle. Ce corpus de onze documents n’est qu’un prémice. Il ne s’agit nullement de l’introduction, ni de l’étude complète de mon sujet.
Toutes les thèmes liés à celui-ci ne sont nullement abordés.
Voilà pour ce premier point ...
Le second concerne la partie iconographique. Elle n’est pas présente dans cette publication suite à des problèmes techniques liées au blog. Ceci est indépendant de notre volonté. 
Néanmoins, vous retrouvez cette "joyeuse troupe dans un autre post sur les espaces du blog
Maintenant avant d’entamer notre aventure, je dois revenir sur certains points d’ordre juridique concernant le sujet, le blog et leur utilisation.
Je vous préviens la lecture risque d’être désagréable... C’est hélas inévitable…

Déclaration des Droits d'Auteurs et du statut du Sujet : 
Le sujet de recherche principal, intitulé de manière spécifique : "L'Abbaye de Corbie : les moines et leur environnement urbain du XIIe au XVe siècles" (Droit d'auteur intégral sur le sujet cité, y compris toutes ses composantes et variations : ©Séverine Abdellaoui ~ Chatelain - Tous droits de reproduction, de diffusion et d'adaptation réservés universellement) est formellement assujetti à mes droits d'auteurs. Ces droits ont été officiellement créés le 28 octobre 2022 et ont fait l'objet d'une première publication en tant qu'article inaugural sur les plateformes désignées comme "Les Trois Espaces" à cette même date.
Les droits d'auteurs susmentionnés ont été subséquemment incorporés et détaillés dans la publication fondamentale intitulée : "Droits et les Statuts des Trois Espaces consacrés à l'Abbaye de Corbie du XIIe au XVe siècles... Diffuseurs d'Histoire". Cette publication a atteint sa forme définitive et son statut officiel le 27 avril 2023 (après une publication initiale le 3 novembre 2022 et une dernière modification substantielle le 24 février 2023). Conformément à cette officialisation, ladite publication est désormais épinglée de manière permanente sur l'ensemble des Trois Espaces à la date de sa finalisation, le 27 avril 2023. (Les droits d'auteur sur la conceptualisation et la gestion des Trois Espaces sont également et formellement : ©Séverine Abdellaoui ~ Chatelain - Tous droits réservés).
Il est impératif de souligner que ce sujet de recherche est non seulement protégé par le droit d'auteur mais qu'il est également déposé et enregistré officiellement en tant que tel auprès des instances compétentes, comme cela est amplement documenté et précisé dans les "Droits et les Statuts des Trois Espaces..." mentionnés ci-dessus.
Par extension, le choix initial du sujet, son intitulé exact, ainsi que l'ensemble de ses différentes formulations envisagées et documentées, sont également intrinsèquement et légalement soumis à mes copyrights exclusifs. À cet égard, la liste exhaustive de ces divers intitulés possibles du sujet fait intégralement partie du document fondamental sur les droits et les statuts des Trois Espaces, auquel il est fait explicitement référence ci-dessus.
De surcroît, la liste complète des différentes formulations est par ailleurs formellement déposée et enregistrée, conférant une protection juridique explicite à chacune d'elles (pour plus de détails, se référer aux "Droits et les Statuts des Trois Espaces...").
En conséquence, toute œuvre ou élément qui se rapporte de près ou de loin au sujet — incluant mes publications originales, mes articles rédigés dans ce cadre, ainsi que les différentes formulations du sujet lui-même — m'appartient exclusivement en tant que créatrice intellectuelle. L'ensemble de ces productions est intégralement et strictement soumis à mes mentions légales en vigueur.
Les "Droits et les Statuts des Trois Espaces consacrés à l'Abbaye de Corbie du XIIe au XVe siècles... Diffuseurs d'Histoire" constituent le document de référence, étant épinglés de façon permanente sur chaque plateforme de diffusion (Page Facebook, profil Instagram, et le blog Internet dédié) avec la date de leur rédaction définitive du 27 avril 2023 apposée.
Dans le corps de cet article précis, les droits d'auteurs afférents au sujet ou à l'une de ses formulations seront systématiquement mentionnés de la manière suivante, garantissant une notification claire et répétée :
"Sujet" (Droits d'auteurs sur le choix, l'intitulé et les différentes formulations du sujet : ©Séverine Abdellaoui ~ Chatelain - Tous droits réservés).

Conditions d’utilisation du blog 
Avant de nous engager pleinement dans cette nouvelle et captivante exploration historique, il est impérativement nécessaire de rappeler avec la plus grande clarté les conditions d'utilisation strictes régissant ce blog et l'ensemble de ses contenus. Une parfaite transparence à ce sujet est absolument primordiale et constitue la pierre angulaire de la protection de mon travail de recherche et de création intellectuelle.
Séverine Abdellaoui-Chatelain, en sa qualité de conceptrice unique et légitime du blog « Les Trois Espaces de l’Abbaye de Corbie du XIIe au XVe siècles », n'accorde aucune autorisation pour l'utilisation, quelle qu'elle soit, ni pour la reproduction, même partielle, de son sujet de recherche original, de même que de ses diverses formulations distinctes. Cette interdiction s'étend également de manière explicite à l'ensemble de ses articles rédigés en rapport direct avec ce sujet, ainsi qu'à toutes les autres publications diffusées sur le blog, qu'elles appartiennent aux sections générale ou régionale.
En d'autres termes et pour dissiper toute ambiguïté, l'intégralité du contenu intellectuel et matériel que vous aurez l'opportunité de découvrir et de consulter sur ces plateformes est intégralement et rigoureusement protégé par les lois en vigueur sur la propriété intellectuelle. Bien que nous vous encouragions vivement à consulter ces informations, à en tirer inspiration pour vos propres recherches académiques ou personnelles, il est formellement stipulé que toute forme de reprise, de duplication, de modification ou de diffusion sans autorisation préalable et explicite de l'auteure est strictement prohibée.
Cette démarche n'est pas une simple formalité ; elle représente une démarche absolument cruciale et fondamentale. Elle vise à garantir le respect inconditionnel de la propriété intellectuelle légitimement acquise et, par extension, à soutenir de manière concrète et tangible l'effort considérable de travail de recherche, d'analyse et de rédaction que représente ce projet.
Êtes-vous désormais pleinement préparé(e) à explorer les secrets fascinants de Corbie, en gardant à l'esprit et en respectant scrupuleusement ces règles essentielles ?

Prenez place dans le train du temps, Le temps de l’exploration est venue,...

⚜️Préambule / Avant-propos (cité ci dessus)

⚜️Introduction : Présentation du Corpus des sources et de ses    Perspectives Analytiques
   * L'Abbaye de Corbie et sa ville :
     Un Sujet au Cœur des Enjeux Historiques
   * L'Apport Épistémologique du Corpus des Onze Documents
   * Le Plan d'Étude : Quatre Axes Majeurs

⚜️L'Étude : Un Voyage au Cœur des Relations Corbéennes
   * 1/ La Commune de Corbie
   * 2/ Les relations conflictuelles entre l'Abbaye et sa ville
   * 3/ De l'intérieur vers l'extérieur : la recherche d'appuis externes
     * Le rôle du pouvoir royal
     * La bienveillance pontificale et royale
     * Le protectorat du Saint-Siège
     * La relation avec l'évêché d'Amiens
   * 4/ L'abbé, un seigneur féodal

⚜️Conclusion
⚜️Épilogue

⚜️Définitions

 ⚜️Corpus des documents utilisés
 ⚜️Bibliographie 
  
⚜️Droits d'auteurs et Mentions légales






🔴Introduction 
L'Abbaye de Corbie et sa ville, entre le XIIe et le XVe siècle, constituent un terrain privilégié pour explorer les dynamiques de pouvoir au Moyen Âge. Notre démarche s'appuie sur un corpus de onze documents fondamentaux, dont la destinée évocatrice nous permet d'appréhender la complexité des relations entre l'Abbaye et son environnement urbain, marqué par une "guerre incessante pour le pouvoir" entre les moines et les habitants, dans un cadre juridique et politique en constante évolution.
L'analyse de ces sources offre un apport épistémologique essentiel. Elle nous permettra d'abord d'approcher l'existence et l'impact de la Commune de Corbie, dont la charte originelle est perdue, mais dont la réalité est confirmée par des actes postérieurs, notamment les lettres patentes de Philippe Auguste de 1180. Au-delà des conflits internes, ce corpus révèle une quête d'appuis extérieurs. L'intervention royale est manifeste, notamment à travers les confirmations de Philippe Auguste de 1190, illustrant l'action de la monarchie dans la gestion des litiges. La papauté joue également un rôle notable, comme en témoignent diverses bulles et brefs, certains datant du IXe siècle mais dont "l'esprit" de protection et d'exemption perdure, agissant parfois en apparente concordance avec la Couronne pour défendre l'immunité monastique. Enfin, la place de l'évêché d'Amiens sera interrogée, pour déterminer s'il fut un allié ou une source de "dissonance supplémentaire" pour l'abbaye.
Ces documents sont autant de fenêtres sur la puissance du seigneur abbé, qui semble être le fil conducteur de ces affrontements. Cette étude préliminaire vise ainsi à éclairer les contours de la puissance abbatiale face aux défis imposés par l'émergence urbaine et l'affirmation des pouvoirs extérieurs.
Notre investigation s'articulera autour de quatre axes majeurs : la nature de l'apport historique concernant la Commune de Corbie ; le caractère conflictuel des relations corbéennes ; la recherche d'appuis externes (royauté, papauté, évêché) ; et enfin, l'examen de la puissance abbatiale comme un mythe ou une réalité.
🔴Présentation du Corpus des sources : Fondements et Perspectives Analytiques
Notre étude sur l'Abbaye de Corbie et sa ville entre le XIIe et le XVe siècle repose sur un corpus minutieusement sélectionné de onze documents issus du fonds documentaire de l'Abbaye de Corbie, conservé aux Archives Départementales de la Somme. Ces sources, variées dans leur nature et leur chronologie, sont les piliers de notre analyse. Elles sont essentielles pour comprendre les dynamiques de pouvoir, les conflits juridiques et les alliances externes qui ont marqué les relations entre le monastère et son environnement urbain, au cœur d'une "guerre incessante pour le pouvoir" entre les moines et les habitants. Le choix de ces documents, ainsi que la manière dont ils éclairent notre sujet, constituent la substance épistémologique de notre démarche.
Les documents du corpus et leur apport thématique
Les documents de notre corpus ont été regroupés pour mieux appréhender les problématiques clés de notre étude, allant de l'existence de la Commune à la puissance abbatiale, en passant par les interventions extérieures.
1. La Commune de Corbie : Une existence prouvée mais un apport épistémologique indirect sur son contenu
Bien que la charte communale de Corbie accordée par Louis VI Le Gros soit aujourd'hui perdue, des documents postérieurs attestent de son existence et permettent d'en saisir les contours.
Le premier document : Lettres patentes de Philippe Auguste (1180) Ces lettres confirment les privilèges de la Commune. Elles sont consultables au feuillet 43 du Cartulaire noir (BNF), à la Société des Antiquaires de Picardie, et résumées dans l'Inventaire des Chartes et des titres de l'Abbaye royale de Saint-Pierre de Corbie, tome I, pages 271-272.
Apport : Ce document est fondamental car il prouve l'existence de la Commune et permet d'en déduire indirectement une partie du contenu par les confirmations qu'il apporte, malgré la perte de l'acte original. Il est un point de départ pour comprendre la structuration de l'autorité urbaine face à l'abbaye.
2. Les relations Corbéennes : Un caractère conflictuel
L'ensemble de notre corpus met en lumière la nature houleuse et contentieuse des rapports entre l'Abbaye de Corbie et la ville. Les documents suivants sont particulièrement révélateurs de ces tensions, marquées par des heurts et des procès constants.
Le second document : Lettres patentes de Philippe Auguste (1190, Messine) Ce document confirme les privilèges de l'abbé sur la ville et supprime les privilèges communaux octroyés par le roi entre 1180 et 1190. Il est consultable au feuillet 33 du Cartulaire Noir (BNF), à la Société des Antiquaires de Picardie, et dans la liasse 23/armoire 1 (cote 9H33) des Archives Départementales de la Somme (copie du XVIe siècle). Un résumé figure dans l'Inventaire des Chartes et des titres, tome I, page 272 (numéro 2).
Apport : Avec le document suivant, il illustre l'intervention royale visant à rééquilibrer les pouvoirs en faveur de l'abbaye et met en évidence les frictions juridiques et politiques inhérentes aux relations corbéennes.
Le troisième document : Lettres patentes de Philippe Auguste (juillet 1190, Messine) Ces lettres confirment les privilèges de l'Abbaye face à la Commune, le roi s'engageant à rendre justice en faveur du monastère. Elles sont résumées dans l'Inventaire des Chartes et des titres, tome I, page 273 (numéro 3), une copie se trouve au feuillet 33 du Cartulaire noir (BNF), et une version photographique à la Bibliothèque des Antiquaires de Picardie.
Apport : Cet acte renforce la preuve des tensions persistantes et de la nécessité d'une intervention royale pour tenter d'y remédier, démontrant un conflit ancré entre les deux institutions.
3. Sortir de l'enceinte de la ville : La recherche d'aides extérieures
Face à cette lutte incessante pour le pouvoir, l'Abbaye et la Commune ont cherché des appuis extérieurs, principalement auprès du roi et du pape.
a) L'intervention royale et le pouvoir du roi
L'action royale est un élément central dans la gestion des conflits entre l'Abbaye de Corbie et sa ville.
Le second document : Lettres patentes de Philippe Auguste (1190, Messine) (décrit ci-dessus)
Le troisième document : Lettres patentes de Philippe Auguste (juillet 1190, Messine) (décrit ci-dessus)
Le septième document : Notice sans date ni auteur Cette notice indique que l'Abbaye, après avoir joui de ses privilèges, en aurait été privée sous Philippe Auguste à cause de la Commune. Décrite dans l'Inventaire des chartes et des titres, tome I, pages 273-274, une copie se trouve au feuillet 43 du Cartulaire Noir (BNF), et une version est disponible à la Bibliothèque de la Société des Antiquaires de Picardie.
Apport : Ces trois éléments résument l'action royale dans la gestion des conflits. La notice, quelle que soit sa date de rédaction exacte (entre 1191 et 1240 ou juste après 1180), met en évidence l'impact de l'intervention royale sur les privilèges de l'abbaye face à la Commune. La fonction royale sera analysée plus en détail dans une publication future.
b) Une bienveillance commune de deux souverains : une simple coïncidence ?
L'analyse de certains documents révèle des actions royales et pontificales qui, parfois simultanément, visent à défendre l'immunité de la communauté religieuse, pouvant laisser entrevoir une alliance fortuite.
Huitième document : Charte de 825 Diplôme de Louis le Pieux et Lothaire confirmant les privilèges et exemptions de l'Abbaye face aux pouvoirs temporel et seigneurial. L'original est conservé aux Archives Départementales de la Somme (cote 9H8) et décrit dans l'Inventaire des chartes et des titres, tome I, pages 12-13.
Apport : Bien que hors de notre contexte chronologique immédiat, cette charte est indispensable. Son "esprit" d'affranchissement et de préservation de l'autonomie du seigneur abbé imprègne l'ensemble de notre étude, agissant comme une référence constante pour les privilèges.
Neuvième document : Bulle de Benoît III (octobre 856) Confirme la liberté de l'Abbaye de gérer ses biens et d'élire son abbé, octroyée par l'évêque d'Amiens et l'archevêque de Reims. Exposée dans l'Inventaire des chartes et des titres, tome I, pages 73-74, cette bulle sur papyrus de 6 mètres est conservée à la Bibliothèque Louis Aragon à Amiens.
Apport : Avec la bulle de 863, elle agit comme un écho à la charte de 825, soulignant la volonté papale précoce de sauvegarder la liberté du monastère face aux interventions extérieures.
Dixième document : Bulle du pape Nicolas Ier (863) Confirme de nouveau la liberté de l'Abbaye d'élire son abbé et de disposer de ses biens, interdisant aux évêques d'intervenir. Récapitulée dans l'Inventaire des chartes et des titres, tome I, pages 74-76.
Apport : Similaire à la bulle de 856, elle met en lumière la volonté du Saint-Siège de préserver l'autonomie du monastère, renforçant l'idée d'une protection pontificale constante.
Le septième document : Notice sans date ni auteur (décrite ci-dessus)
Apport : Cette notice, quel que soit le moment de sa rédaction, sert de lien entre ces actes plus anciens et notre période d'étude. Elle agit comme un "rappel à l'ordre" concernant l'immunité monastique, témoignant d'une coïncidence d'intérêts entre la monarchie et la papauté pour la défense de l'abbaye.
c) Le Saint-Siège : Un protectorat affirmé ?
Le rôle de la papauté est essentiel pour comprendre les appuis externes de l'Abbaye de Corbie, révélant une protection constante, parfois formulée de manière consacrée pour des privilégiés.
Le quatrième document : Bref du pape Célestin III (mai 1191) Par ce Bref, le pape confirme les lettres patentes de Philippe Auguste. Il est décrit dans l'Inventaire des Chartes et des titres, tome I, page 273 (numéro 4).
Apport : Il met en évidence une collaboration ponctuelle entre le pouvoir royal et pontifical dans la gestion des affaires de Corbie.
Le cinquième document : Bulle du pape Alexandre III (septembre 1171) (décrite ci-dessus)
Apport : Elle éclaire la portée protectorale du pape sur l'Abbaye sur un plan local (juridiction sur les paroisses, élection de l'abbé) et l'exemption face aux évêques.
Le sixième document : Bref du pape Grégoire X (janvier 1271) (décrit ci-dessus)
Apport : Il rappelle la soumission de l'Abbaye au Saint-Siège et confirme ses privilèges et immunités face à tout autre pouvoir, affirmant un protectorat papal à l'échelle du royaume. La position du Saint-Siège sera examinée plus en détail dans un post ultérieur.
Neuvième document : Bulle de Benoît III (octobre 856) (décrite ci-dessus)
Dixième document : Bulle du pape Nicolas Ier (863) (décrite ci-dessus)
Apport : Ces deux bulles, bien qu'antérieures, témoignent de la volonté constante de la papauté de sauvegarder la liberté du monastère et son immunité face aux interventions extérieures, renforçant l'idée d'un protectorat durable.
d) L'évêché d'Amiens : Un partenaire ou une dissonance supplémentaire ?
La relation de l'Abbaye avec l'évêché d'Amiens est également un axe d'analyse, interrogeant la nature de cette interaction au fil des siècles.
Onzième document : Charte de la fondation de l'Abbaye de Corbie (septembre 662) Ce diplôme de Clothaire III et la reine Bathilde détaille la fondation de l'Abbaye et ses immunités complètes. Il est décrit dans l'Inventaire des chartes et des titres, tome I, pages 9 à 12, et figure au feuillet 256 du Cartulaire Noir (BNF).
Apport : Il établit les bases de l'immunité de l'abbaye dès sa fondation, avant même les interactions avec l'évêque d'Amiens.
Neuvième document : Bulle de Benoît III (octobre 856) (décrite ci-dessus)
Apport : Cette bulle, en confirmant des privilèges accordés par l'évêque d'Amiens, suggère des débuts prometteurs de collaboration. Cependant, les actes postérieurs interrogent si cette relation est devenue une "dissonance supplémentaire" pour l'abbé.
4. La puissance abbatiale : Un mythe ou une réalité ?
L'examen critique des incursions des différents pouvoirs sur l'Abbaye de Corbie nous mène inévitablement à questionner la nature et la portée de la puissance du seigneur abbé. La connaissance historique des onze documents met en lumière l'étendue du "spectre abbatial" sur son environnement, défiant ou confirmant l'idée d'une puissance intacte. Les relations entre le seigneur abbé et sa communauté religieuse feront l'objet d'un autre article.
Cette présentation détaillée du corpus, enrichie par les perspectives de notre "plan de bataille", constitue la feuille de route de notre analyse. Elle démontre comment chaque pièce de cet ensemble nous rapproche de la compréhension des dynamiques de pouvoir complexes et des "mystères" entourant l'Abbaye de Corbie et sa ville du XIIe au XVe siècle.



🔴L'Étude : Un Voyage au Cœur des Relations Corbéennes
Nous voici au cœur de notre exploration, prêts à plonger dans les dynamiques complexes qui ont façonné l'Abbaye de Corbie et sa ville du XIIe au XVe siècle. En nous appuyant sur notre corpus de onze documents, nous allons désormais analyser les grandes lignes des rapports de pouvoir, les conflits et les alliances qui ont marqué cette période.

🟪1/ La Commune de Corbie : une existence historique prouvée, mais un apport épistémologique indirect sur son contenu
Avant d'entamer notre voyage au cœur des relations corbéennes, il nous faut aborder l'un des aspects épistémologiques majeurs de nos documents, notamment les lettres patentes de Philippe Auguste de 1180. Ces dernières, bien que ne nous offrant pas la charte communale originale, nous indiquent de manière cruciale son existence.
Comme le souligne Victor Beauville :
"La charte de la Commune de Corbie est perdue, [....] nous ne possédons pas non plus la ratification, qui fut octroyée par Louis le Gros et nous avons seulement une confirmation donnée par Philippe Auguste en 1180. Les 7 articles de la coutume dans cet acte, le roi déclare vouloir ratifier après son père et aïeul, sont-ils la reproduction exacte [...]. Cela est peu probable, mais il n'est pas permis de l'affirmer positivement." (Recueil de documents inédits concernant la Picardie de Victor Beauville, p. 424-425)
Fort de ce constat, les spécialistes nous renvoient vers les chartes communales d'Amiens et surtout celle d'Abbeville, dont les privilèges communaux s'inspirent apparemment de ceux de Corbie. De cette manière, nous pouvons entrevoir ce que pouvait contenir le document initial et se faire une idée de l'administration de la Commune, même si elle n'est pas explicitement évoquée dans les documents de 1180. Les divers procès, lettres patentes ou actes notariés permettent en effet de réguler les problèmes rencontrés et d'en déduire des informations.
Cette alternance de favoritisme, que l'on retrouve dans les témoignages et les jugements rendus par le Parlement de Paris, illustre tant bien que mal la configuration du partage des fonctions entre les seigneurs abbés et les bourgeois entre le XIIe et le XVe siècle. Si la Commune disparaît en 1310, son souvenir reste vivace et les fonctions administratives nées sous son régime n'ont pas cessé d'exister. Elles sont restées présentes dans la nouvelle organisation créée par les seigneurs abbés.
Nous nous arrêtons là concernant l'évocation de la Commune de Corbie, sans en faire le récit historique complet, mais en soulignant son existence prouvée et son influence durable. Nous pourrions envisager de revenir sur ce sujet, sans se substituer aux écrits déjà réalisés sur le thème, pour une synthèse des informations dans une publication future.

🟪2/ Les relations conflictuelles entre l'Abbaye et sa ville
Les onze documents de notre corpus laissent transparaître les heurts et les difficultés qui caractérisent les rapports entre l'Abbaye et la ville. En 1180, la Commune existe déjà depuis environ 60 ans. Bien qu'elle ait été mise en place par le roi Louis Le Gros, peut-être en 1124 (date définie par Caulaincourt), à la demande du seigneur abbé et des habitants, elle a toujours représenté une pomme de discorde entre Corbie et l'abbaye.
Pourtant, le seigneur abbé avait consenti à plusieurs reprises à partager son autorité et une partie de ses fonctions avec l'institution communale pour mieux gérer la ville. Malgré tout, il s'est appliqué durant toute la période à contrarier le développement et à polémiquer l'existence de la Commune, remettant ainsi en cause ses décisions.
Ces soucis ne se sont pas arrêtés avec la disparition de la Commune en 1310. L'indépendance et la liberté qu'elle avait engendrées ne s'évanouissent pas avec elle, ni avec la destruction du beffroi. Son fantôme a continué à hanter les liens qui unissent l'Abbaye et sa ville, au point qu'une révolte éclate au XIVe siècle, coïncidant avec la fuite de l'abbé Darsy, paniqué par la Jacquerie et le soulèvement de Charles II de Navarre. Les bourgeois en ont profité pour tenter de recréer la Commune, mais ils ont été châtiés.
Les relations entre la communauté religieuse et les bourgeois de la ville sont marquées, sur l'ensemble de la chronologie étudiée, par des conflits et divers procès, au point que l'Abbaye, tout comme la Commune à la fin de son existence, se retrouve dans une situation financière difficile à la fin du XVe siècle. Certes, ces difficultés économiques sont aussi liées aux événements de la Guerre de Cent Ans.
Pour régler leurs divergences, les habitants ou les seigneurs abbés ont maintes fois eu recours à des éléments extérieurs : le roi, l'évêque d'Amiens ou encore la papauté. Notre analyse va maintenant nous emmener en dehors des frontières corbéennes pour mieux analyser l'intervention de ces "bons Samaritains". Le sont-ils vraiment ?

🟪 3/ De l'intérieur vers l'extérieur : la recherche d'appuis au-delà des limites de la cité pour gérer les affaires internes. Est-ce de bonne ou de mauvaise augure ?
Les "querelles de clochers" entre les abbés et les habitants ont dépassé les frontières de la ville et du comté de Corbie. N'arrivant pas à gérer seuls leurs difficultés, les protagonistes de notre sujet – l'Abbaye de Corbie : les moines et leur environnement urbain du XIIe au XVe siècle (Droits d'auteurs sur le choix et l'intitulé du sujet : ©Severine Abdellaoui~Chatelain) – ont souvent eu recours à des aides externes. À ce stade de notre cheminement, il faut se poser la question : ces immixtions ne sont-elles pas un moyen, de la part de ces belligérants extérieurs, d'imposer leur vision et de mettre sous influence l'Abbaye de Corbie ? Voyons cela plus en détail.

🔶️La position et le rôle du pouvoir royal
Le roi est apparu, dans les premiers moments de la vie de l'Abbaye, comme son grand protecteur. Sa création, en 662, a été voulue et désirée par la royauté, sous l'impulsion de la reine Bathilde, régente du royaume de Neustrie et de Burgondie, et de son fils Clothaire III. Sa mission première était de christianiser cette partie du royaume et de fortifier l'influence royale.
Malgré ses nombreuses faveurs, des exemptions et une immunité reconnue présentes dans l'acte de fondation, au IXe siècle, le souverain, soucieux de consolider l'indépendance du monastère, va jusqu'à répondre favorablement à la demande de l'abbé Adalard, en octroyant la charte de 825. Cet acte, accordé par l'empereur Louis le Pieux et son fils Lothaire, visait à préserver l'Abbaye, ses privilèges, son immunisation et son domaine de 22 000 hectares de toutes influences extérieures.
Un aparté fascinant sur cette charte de 825, "le plus ancien manuscrit de la Somme" : Cette charte a fait l'objet d'une journée d'étude le 9 décembre 2022 par les Archives Départementales de la Somme. Comme le Courrier Picard l'a souligné, c'est "Une pièce d'archives, qui a joué à cache à cache avec les historiens." Elle a connu un parcours hors du commun, de son conservation dans le chartrier de l'Abbaye de Corbie jusqu'à la Révolution Française, avant de se volatiliser. Elle réapparaît en 1836 dans la collection du banquier Jean-Baptiste Ledieu, puis disparaît de nouveau jusqu'en 1991, où elle est vendue aux enchères et acquise par un collectionneur américain. En 2004, la Société Aristophile en a la possession restaurée et l'expose au Musée du Louvre. Finalement, en 2018, grâce au Département de la Somme, ce document "enfant prodigue" revient sur ses terres natales, assurant ainsi sa pérennité.

La portée historique de ce document est sans précédent et va au-delà de la simple confirmation de privilèges. La charte de 825, répondant comme un écho à l'acte de fondation de 662, révolutionne la situation de l'abbaye : elle devient une véritable seigneurie. Elle dispose alors de vassaux, de serfs, d'officiers judiciaires et militaires. Elle peut émettre sa propre monnaie et jouit de tous les bienfaits attachés à la terre féodale, dont celui de prélever des impôts. Elle lui offre une immunité complète devant toutes les autorités seigneuriales à travers le royaume, surtout devant celles qui auraient pu devenir son seigneur, du fait de ses dépendances partout en Europe, comme en Basse Lotharingie et en Flandre. La monarchie est le lord protecteur de l'Abbaye.
La notice anonyme au titre improbable "Torts causés par la Commune", qui semble en accord avec cette charte et l'acte de fondation, illustre parfaitement la métaphore de cette image protectrice royale :
"Notice qui apporte que l'Abbaye avait joui de tous les privilèges depuis sa fondation sous tous les rois, les papes et les abbés..." (L'Inventaire des chartes et des titres de l'Abbaye royale de Saint-Pierre de Corbie, tome 1, "la ville spirituelle et temporelle", p. 272-273)
Cependant, au XIIe siècle, nous assistons à un revirement de situation. Cela commence avec la création de la Commune, voulue par l'abbé et les habitants, accordée en 1124 par Louis Le Gros et dont les avantages furent confirmés par Philippe Auguste en 1180. N'est-ce pas là une manière pour le roi d'ébranler la puissance du seigneur abbé ? La notice sans date renforce cette interrogation :
"Notice qui apporte que l'Abbaye avait joui de tous les privilèges... Mais que le Roy Philippe Auguste l'en avoit privé par l'érection de la Commune..." (L'Inventaire des chartes et des titres de l'Abbaye royale de Saint-Pierre de Corbie, tome 1, "la ville spirituelle et temporelle", p. 272-273)
Philippe Auguste est connu pour être favorable au mouvement communal et conscient de la montée en puissance des bourgeois. Il a d'ailleurs ratifié et confirmé plusieurs chartes communales, y voyant un moyen d'affaiblir le pouvoir des seigneuries locales.

Mais bien qu'il renforce les privilèges de la commune, il met tout en œuvre pour préserver l'abbaye. Ainsi, en 1185, après avoir récupéré le comté d'Amiens, le roi créa celui de Corbie, qu'il remit entre les mains du seigneur abbé. Comme le démontrent les actes de 1190, il revient sur sa décision concernant les concessions accordées aux Corbéens, précisant :
"...en confirmant les privilèges de l'Abbaye de Corbie, il déclare qu'il veut que la Commune de Corbie, demeure précisément au même point où elle doit quand le roy Louis son père, révoqué et casse tout ce qui s'est innové..." (L'Inventaire des Chartes et des titres de l'Abbaye royale de Saint-Pierre de Corbie, tome I, "la ville spirituelle et temporelle", p. 272, numéro 2.)
Dans le document en date de juillet 1190, il va même plus loin en demandant à ses successeurs de respecter sa décision :
"...il commandat à ses successeurs et ses baillis de rendre justice à l'abbaye sur les sujets de plaintes ... la Commune" (L'Inventaire des Chartes et des titres de l'Abbaye royale de Saint-Pierre de Corbie, tome I, "la ville spirituelle et temporelle", p. 273, numéro 3.)
Dans un premier temps détestable, puis bienveillante, cette "aide de bonne augure" s'avère être très intrusive. Pourtant, lorsqu'elle s'allie avec la papauté, l'Abbaye est sous de très bonnes auspices.
🔶️Une bienveillance commune de deux souverains, une simple coïncidence ?
Ce colosse aux pieds d'argile, l'Abbaye de Corbie, peut bénéficier de deux piliers non négligeables : la monarchie et le Saint-Siège. Ils semblent travailler en équipe, mais il n'en est rien. C'est juste une coïncidence, qui se réitère régulièrement durant l'histoire de Corbie. Dans notre corpus, les onze documents mettent en évidence par deux fois cette rencontre fortuite.

Dans la bulle de 863, le pape Nicolas Ier reconnaît les décisions prises par la reine Bathilde lors de sa fondation et ce qui a été accordé par l'évêque d'Amiens :
"Ainsi, qu'il a reconnu ce qu'il a été autrefois accordé à la Sainte abbaye par l'évêque d'Amiens et les autres évêques de France suivant les privilèges donnés au temps de Charles et auparavant par la reine Bathilde et son fils Clothaire." (Inventaire, tome 1, p. 75)
Certes, cette phrase n'est pas une preuve directe, mais il semble que Rome soit au diapason de la charte de 825.
Nous retrouvons cette alliance fortuite dans le bref de 1191 dans lequel le souverain pontife n'hésite pas à appuyer la confirmation des lettres patentes de Philippe Auguste de l'année 1190, en faveur de l'Abbaye contre la Commune.
Néanmoins, les rois n'hésitent pas, entre le XIIe et le XVe siècle, à intervenir et par moments à imposer leur volonté dans les affaires corbéennes et notamment celles du monastère. La notice sans nom est une preuve directe de cette intrusion :
"Notice qui apporte que l'Abbaye avait joui de tous les privilèges depuis sa fondation sous tous les rois, les papes et les abbés ...que le roi Philippe Auguste l'en avoit privé par l'érection de la Commune." (L'Inventaire des chartes et des titres de l'Abbaye royale de Saint-Pierre de Corbie, tome 1, "la ville spirituelle et temporelle", p. 272-273)

La papauté est donc obligée régulièrement d'intervenir pour mettre un terme aux exactions de ces derniers, comme nous pouvons le remarquer dans les Bulles du pape Grégoire X, datée de 1271 :
"Bref du Pape Grégoire X [....] aux abbés et couvent du monastère de Corbie [...], par lequel, il confirme toutes les libertés et immunités accordées au monastère par ses prédécesseurs, comme autrefois les franchises et exemptions des tributs exigés par les Roys, princes [...]" (L'Inventaire des Chartes et des titres de l'Abbaye royale de Saint-Pierre de Corbie, tome 1, "Ville temporelle", dans la section "Bulles pontificales", p. 85)
🔶️Saint Pierre de Rome : d'un protectorat affirmé… à une formule consacrée pour des privilèges confirmés
La papauté, dans sa volonté de préserver l'Abbaye royale Saint-Pierre de Corbie, la place sous sa protection. Il va de soi que, comme toute institution religieuse, l'abbaye est sous l'autorité du Saint-Siège. Cependant, dans l'Acte de Fondation en 662, cela n'est pas inscrit tel quel, et certaines sources peuvent prêter à confusion. Il est surtout relaté que la reine Bathilde interdit toute juridiction royale ou temporelle sur les possessions du monastère.
Voici quelques extraits de la Charte de la fondation établie en 662 :
"Le Roy veut en outre que les religieux puissent jouir et posséder ses propriétés tant de la ditte ville et dépendances de Corbie." (p. 10) "Lesquels biens seront exemptés de touttes juridictions et nul juge roial ne pourra reconnaître des causes regardant le monastère." (p. 10) "Le dit monastère devant jouir de toutte son immunité." (p. 11) (Inventaire, tome 1)

Nous avons lu et relu le document, aucune référence au souverain pontife. Ces prérogatives concernent le roi et l'administration royale, traduites par cette citation : "nul juge roial".
Il faut attendre la bulle de 856 de Benoît III pour voir apparaître pour la première fois l'expression "avoir relevé des prérogatives du Saint Siège". Mais c'est surtout celle de Nicolas Ier en 863 qui est parlante :
"Autre bulle du pape Nicolas Ier, adressée à... Abbé de Corbie, qui rapporte que le Roy Charles et... abbé de Corbie, depuis évêque de Beauvais avoient envoyé des lettres à ses prédécesseurs pour le prier d'accorder à ladite abbaye la liberté d'administrer ses biens et d'élire les abbés.... Ce que le pape Nicolas Ier accorda." (Inventaire, tome 1, p. 74) "Ainsi, qu'il a reconnu ce qu'il a été autrefois accordé à la Sainte abbaye par l'évêque d'Amiens et les autres évêques de France suivant les privilèges donnés au temps de Charles et auparavant par la reine Bathilde et son fils Clothaire." (Inventaire, tome 1, p. 75)
Dans les deux actes, la papauté reconnaît les droits de cette dernière et son impunité, mais rien de probant.
Nous voyons les débuts d'une protection, renforcée par cette liberté d'élire leur abbé :
La bulle de 856 mentionne "la liberté de choisir un abbé".
La bulle de 863 confirme "la libre élection de l'abbé tiré du Chapitre des religieux, non d'ailleurs avec deffense à toute puissance d'établir un autre abbé, que celui élu." (Inventaire, tome 1, p. 75)
Cette providence est reprise par Alexandre III en septembre 1171, et les religieux ont même le droit de bénir leur chef par l'évêque de leur choix : "Confirmation sur libertés des élections de l'abbé." (cf. Inventaire des chartes..., p. 85)
Nous assistons à la naissance d'un timide protectorat au IXe siècle, qui progressera avec le temps au point d'être constamment présent dans les actes de Saint-Pierre de Rome entre le XIIe et le XVe siècles :
Bulle de septembre 1171 : "le pape Alexandre III, qui à l'exemple de ces prédécesseurs prend l'Abbaye sous la protection du Saint Siège." (extrait de l'Inventaire des chartes et des titres de l'abbaye de Corbie - tome 1 - p. 83)
Bref de 1271 : "le monastère de Corbie .... relevant sans moyen du Saint Siège..." (Extrait de l'Inventaire des chartes et des titres de l'Abbaye de Corbie - tome 1 - p. 85)
Cette phrase type "à l'exemple de ses prédécesseurs ...sous la protection du Saint Siège.... confirme les privilèges, les exemptions et l'immunité....." sera omniprésente dans tous les documents apostoliques entre le XIIe et le XVe siècle et sera la formule consacrée pour confirmer les privilèges de l'Abbaye. Cette expression est riche de sens car elle rappelle qui est le maître de Corbie et renvoie sans cesse à la bulle de 856 du pape Benoît III et celle de Nicolas Ier en 863, et elles corroborent la charte de 825, ainsi que l'acte de sa création en 662.
La fonction papale ne se limite pas à réduire les ingérences royales. Elle étend son interdiction au reste du clergé, comme le démontre de nouveau la Bulle de septembre 1171, où Alexandre III "défend aux archevêques de Reims et aux évêques d'Amiens d'exercer aucune juridiction sur les abbés et les clercs...."

🔶️L'évêché d'Amiens : un partenaire ou une dissonance supplémentaire ?
Pourtant, tout avait commencé comme un conte de fée. La bonne fée, "l'évêque d'Amiens", s'est penchée sur son berceau :

"L'Abbaye de Corbie qui donna naissance à la ville fut fondée au VIIe siècle.... C'est l'évêque d'Amiens, qui vint présider à la consécration solennelle des édifices claustraux." "Le même évêque d'Amiens rédige en faveur de la nouvelle abbaye, un diplôme en vertu duquel il renonçait à toute juridiction sur Corbie..." (Amiens et Corbie : deux villes soeurs..., Albert Wamain)
Dans la bulle de 856, le pape précise que si cette dernière rencontre des difficultés, elle doit en faire part à l'évêque d'Amiens, qui préviendra l'archevêque de Reims, qui lui-même en référera au roi. Pourquoi une telle discorde alors ?
La mésentente survenue entre les deux viendrait aussi par l'intermédiaire de cette même bulle :
"...sur lesquels, les évêques de France auraient ordonné à perpétuité la libre administration de tous les biens, la liberté de se choisir un abbé, que ceux qui s'opposeraient seraient excommuniés." (Inventaire, tome 1, p. 72-73)
Fort de ce constat, l'abbé, ayant une liberté d'action perpétuelle, a alors considéré sa fonction aussi importante que celle de l'évêque. Il a dès lors refusé sa juridiction sur Corbie et son intervention dans son élection. Certains historiens émettent l'hypothèse que le pape Benoît III, en accordant au seigneur abbé de porter les insignes pontificaux (mitre et anneau en 855), l'aurait incité à outrepasser ses droits.
Devant une telle désunion, la papauté dès 863 interdit aux évêques d'Amiens d'exercer toute juridiction sur l'Abbaye de Corbie :
"Il défend à l'évêque d'Amiens d'exercer la moindre choses sur les biens, aucune puissance sur l'abbé, sur les religieux, ni sur la dite abbaye...." (Inventaire, tome 1, p. 74)
La papauté pensait ainsi mettre un terme à cette querelle. Ce ne fut pas le cas, puisqu'elle dut revenir sur ce point en 1171 :

"Défend aux... évêques d'Amiens d'exercer aucune juridiction sur les abbés et les religieux de la dite abbaye." (Inventaire, tome 1, p. 84)

La papauté étend son interdiction au reste du clergé :
Bulle de 863 : "le pape déclare que les exemptions ne regardent pas seulement les évêques d'Amiens, mais tous les évêques de France, dans les diocèses desquels la dite abbaye avoient des églises, des terres, des serviteurs et des sujets." (Inventaire, tome 1, p. 75)
Bulle de septembre 1171 : "Défend aux archevêques de Reims, aux évêques d'Amiens d'exercer aucune juridiction sur les abbés et les religieux de ladite abbaye." (Inventaire, tome 1, p. 84)
Cette dernière référence n'est pas sans rappeler un épisode houleux concernant l'élection de l'abbé... mais c'est une histoire pour une autre aventure que nous découvrirons plus tard.
Laissons en suspens ces événements royaux ou pontificaux pour le moment. Nous y reviendrons ultérieurement dans deux prochaines publications. Il s'agit surtout dans cet article de mettre en évidence les ingérences extérieures, sans entrer dans les détails ; il s'agit d'un prélude à une étude.
Forte de cette double bienveillance pontificale et royale présente entre le XIIe et le XVe siècle, appuyée en outre par le souvenir des deux bulles pontificales de 856 et 863 ainsi que celui de la charte de 825, l'Abbaye royale Saint-Pierre de Corbie est donc indépendante et très influente, plaçant ainsi l'abbé au centre de la vie religieuse, économique, politique... de celle de chaque habitant de la cité, qu'il soit religieux ou laïque. Pourtant, ce mythe fut, comme l'a démontré notre étude, ébranlé par les événements de l'histoire et il continuera à l'être.
Intéressons-nous maintenant à un autre attrait historique de ces onze documents : les statuts et les droits des seigneurs abbés.

🟪4/ L'abbé, un seigneur féodal : un mythe ou une réalité ?
Le seigneur abbé, avant la mise en place de la Commune, avait les pleins pouvoirs sur la gestion de son territoire et une dispense complète contre toute intervention seigneuriale ou royale.
Le diplôme de la fondation en 662 :
"Le Roy veut en outre que les religieux puissent jouir et posséder ses propriétés tant de la ditte ville et dépendances de Corbie." (Inventaire, tome 1, p. 10)
La Charte de 825 :
"Diplôme de Louis le Débonnaire et de Lothaire son fils ... ont ordonné qu'aucun juge royal ne pourra exercer aucune juridiction dans les églises....les domaines alors possédés ... par le monastère." (L'Inventaire des chartes et des titres de l'Abbaye royale de Saint-Pierre de Corbie, tome 1, "la ville spirituelle et temporelle", classée dans la rubrique "Fondation", p. 12-13)
Rappelons au passage que si l'acte de fondation apporte déjà une certaine prestance à l'Abbaye et à son abbé, qui reçoit de la reine Bathilde une autorité incontestable, le faisant ainsi un grand du royaume, il n'en reste pas moins que c'est la charte de 825 qui fait de cette dernière et de son chef une grande seigneurie et un puissant seigneur avec une immunité lui procurant une exemption intemporelle sur ses biens devant les autres autorités seigneuriales.
La bulle de 863 renforce cette superbe situation :
"Autre bulle du pape Nicolas Ier, adressée à ....L'abbé de Corbie, qui rapporte que le Roy Charles et ...abbé de Corbie, depuis évêque de Beauvais avoient envoyé des lettres à ses prédécesseurs pour le prier d'accorder à ladite abbaye la liberté d'administrer ses biens et d'élire les abbés.... Ce que le pape Nicolas Ier accorda." (Inventaire, tome 1, p. 74)
Depuis la création de l'institution communale en 1123 et après la fin de cette dernière, son pouvoir est littéralement remis en cause par les bourgeois, le roi, l'évêque… Cependant, nous constatons qu'au cœur même de cette déferlante, l'abbé, seigneur et comte, a toujours essayé de garder une mainmise absolue sur son territoire contre vents et marées.
Il n'hésite pas à payer de sa personne, à l'instar de l'abbé Nicolas III, qui accompagna le roi Philippe Auguste, à Messine, lors des croisades en 1190, et finit par obtenir l'annulation des articles additionnels en faveur des habitants. Les lettres patentes de Philippe Auguste en juillet 1190 en témoignent :
"il commandat à ses successeurs et ses baillis de rendre justice à l'abbaye sur les sujets de plaintes ... la Commune."
Après 1310, fort de ses privilèges royaux, il redevient un grand seigneur, mais son influence et son prestige sont affectés.
Voici le dernier point évoqué concernant ce cheminement initiatique au cœur de notre sujet : l'Abbaye de Corbie et son environnement urbain entre le XIIe et le XVe siècle (Toutes les autres formulations du sujet sont aussi soumises à mes droits d'auteurs ©Severine Abdellaoui~Chatelain. Je vous renvoie à la liste "Les formulations envisageables du sujet" toutes soumises à mon copyright, dans les "Droits et les Statuts des Trois Espaces consacrés à l'Abbaye de Corbie du XIIe au XVe siècles", publication définitive le 27 avril 2023, publié la première fois le 3 novembre 2022 et modifié le 24 février 2023. Publication épinglée sur les Trois Espaces).

Compris ! Je vais maintenant générer les sections finales de votre étude, en utilisant les éléments que vous avez fournis pour les parties Conclusion, Épilogue, Définitions, Corpus des documents, Droits d'auteurs, et Mentions légales.
🔴Conclusion
Ce corpus de onze documents, comme nous le signalons dans le titre de l'article, n'est qu'un prémices à une recherche plus approfondie. Néanmoins, son apport épistémologique est loin d'être négligeable. Il prouve l'existence d'une commune à Corbie et, indirectement, celle d'une charte communale.
Ces sources nous éclairent sur la relation profondément conflictuelle entre les deux protagonistes de notre histoire : la ville et l'abbaye. Elles démontrent également le recours incessant à des aides extérieures, que ce soit la monarchie ou la papauté. L'étude de ces documents met en évidence la puissance du seigneur abbé, protégé par un pouvoir royal qui n'est pas toujours bienveillant à son égard, et par le Saint-Siège, qui fait de l'abbaye une institution autonome, ne répondant de ses actes qu'à Rome.
L'ensemble de ces témoignages met en lumière l'entente inattendue de la papauté et de la royauté. Dans leur volonté commune de préserver cette communauté religieuse de toutes les influences extérieures, elles lui ont accordé une immunité perpétuelle. En somme, ces onze documents s'avèrent être un reflet des événements qui se sont déroulés entre le XIIe et le XVe siècle et qui influenceront l'ensemble des secteurs de la vie corbéenne : économie, religion, construction, physionomie urbaine, etc.
🔴Épilogue
Ainsi s'achève, chères lectrices et chers lecteurs, notre premier épisode concernant le "Corpus des sources composé de onze documents à la destinée évocatrice pour l'Abbaye et sa ville entre le XIIe et le XVe siècle : prémices d'une étude".
(Droit d'auteur sur le choix, l'intitulé et les diverses formulations du sujet cité : ©Severine Abdellaoui ~ Chatelain --- Tous droits réservés)
Nous nous retrouvons très vite pour la deuxième aventure concernant ce prélude, qui sera sous le signe des illustrations et des estampes. Suite à un problème technique lié au blog et indépendant de notre volonté, il a fallu procéder à une deuxième publication pour les sources iconographiques. Veuillez nous excuser de ce désagrément. Merci.
À très vite…
Signé,
Les Trois Espaces et leur créatrice
🟥AUTEURE DE L'ARTICLE Severine Abdellaoui ~ Chatelain
✔️Nous réclamons votre indulgence et votre patience pour les prochaines publications concernant notre sujet. Le chemin pour aboutir à ce genre d'article est long, parfois semé d'embûches, mais il reste néanmoins un véritable plaisir. Merci de votre compréhension et de votre fidélité.
Signé,
Les Trois Espaces consacrés à l'Abbaye de Corbie du XIIe au XVe siècles... Diffuseurs d'Histoire et leur créatrice (Severine Abdellaoui ~ Chatelain)

🔴Définitions à découvrir ou redécouvrir
✔️Lettres patentes : Il s'agit d'une décision royale exprimant la volonté du roi en tant que législateur, d'accorder une faveur à son destinataire (un privilège ou une grâce). Elles se présentent sous forme de lettre ouverte scellée par un sceau. (Sources : cnrtl.fr / Wikipédia / Université de Limoges)
✔️Cartulaire : "Est un recueil des chartes contenant la transaction des titres de propriété et de privilèges temporels d'une institution religieuse (abbaye, églises...)." (Dictionnaire Le Robert)
Le Cartulaire noir de Corbie : Dans le cas de Corbie, le cartulaire noir a été copié en 1295 par Jean Candas, prévôt des moines, à la demande de l'abbé Garnier. Il a reçu de nombreuses additions postérieures aux XIVe et XVe siècles. D'abord présent à la Bibliothèque d'Amiens en 1791, il est conservé depuis 1803 à la Bibliothèque nationale, sous la cote Corbie 19. (BNF) Une copie photographique existe à la Société des Antiquaires de Picardie.
✔️Bref pontifical : "Nommé aussi bref apostolique ou papal, est un acte authentique du Saint-Siège. Ce document est désigné ainsi à cause de sa brièveté. Il n'a pas de préambule." (Wikipédia)
✔️Bulle pontificale : "Sont des lettres apostoliques, rédigées en forme solennelle, dont l'objet est d'intérêt général et scellées par sceau pontifical." (Larousse)

🟪CORPUS DES DOCUMENTS AYANT SERVI À L’ÉLABORATION 

⚜️L'Abbaye de Corbie et sa ville du XIIe au XVe siècles
(Autres formulations du sujet ©Severine Abdellaoui ~Chatelain / "Les formulations envisageables du sujet" toutes soumises à mon copyright, dans les "Droits et les Statuts des Trois Espaces consacrés à l'Abbaye de Corbie du XIIe au XVe siècles", publié une première fois le 3 novembre 2022, publication définitive le 27 avril 2023)

⚜️Sources manuscrites 
L'Inventaire des chartes et des titres de l'Abbaye Saint-Pierre de Corbie, tome 1 "Ville spirituelle et temporelle", par l'archiviste Camille Le Moine de Corbie. Extraits :
Les lettres patentes de Philippe Auguste en 1180, aux pages 271-272.
Les lettres patentes de Philippe Auguste à Messine durant l'année 1190, à la page 272.
Les lettres patentes de Philippe Auguste en juillet 1190, à la page 273.
Bref de Célestin III de 1191, à la page 273.
Bulle d'Alexandre III de 1171, aux pages 83-84.
Bref de Grégoire X de 1271, à la page 85.
Notice sans date, mais à laquelle nous pouvons attribuer le titre "Torts soufferts par l'établissement de la Commune", d'après les notes laissées par l'archiviste Camille Le Moine, à la page 273.

⚜️Charte de la fondation de l'Abbaye en 662, aux pages 9-12.
La Charte de 825, aux pages 12-13.
Bulle de Benoît III, aux pages 73-74.
Bulle de Nicolas Ier, aux pages 74-76.
Documents conservés
La Charte de 825 : dans la liasse "Fondation de l'Abbaye privilèges en général, diplômes et patentes des rois" (9H8).
Lettre patente de Philippe Auguste en 1190 : dans la liasse "Procès et transaction avec la ville" (9H33).
Les Bulles pontificales du pape Grégoire X de janvier 1271 : dans la liasse "Bulles des papes. Confirmation des privilèges en général et en particulier de l'exemption et juridictions 1188-1337". Il s'agit du document numéro 17 (9H15), encore visible de nos jours.
La Bulle de 856 : papyrus de 6 mètres de long conservée à la Bibliothèque municipale Louis Aragon.

⚜️Cartulaires
Notice sur les cartulaires de Corbie, Mémoires de la Société des Antiquaires de Picardie, in 8° tome 13, 1854 :
p. 337-343 : Recueil des chartes originales ou copies tirées des collections des bibliothèques de Paris et des Archives Impériales (BNF).
p. 343-345 : Quatre petits cartulaires des XIe, XIIe et XVIe siècles.
p. 345-347 : Cartulaire Noir.
p. 348-390 : Cartulaire Blanc.
Cartulaire noir : l'inventaire des biens de l'Abbaye de Corbie visible sur le site de la BNF et une reproduction photographique est visible à la Société des Antiquaires de Picardie (512 bis).

⚜️Chroniques
Antoine de Caulaincourt, Chronique de l'Abbaye de Corbie de 662 à 1529, manuscrit en latin.
Benoît Cocquelin, Histoire regalis abbatiae Corbiensis compendum, Amiens, Mémoire de la Société des Antiquaires de Picardie, tome VIII, 1845.
Dom Fortet, Histoire de l'Abbaye de Corbie, manuscrit 452.
Dom Grenier, Histoire de la Ville et du comté de Corbie.

🟪BIBLIOGRAPHIE 
(Il s'agit juste d'un échantillon. Les recherches concernant l'article ont utilisé plusieurs ouvrages trop nombreux pour tous être cités. Je vous renvoie à la future publication concernant la bibliographie du sujet.)

📚Généralités sur l'histoire de l'Abbaye de Corbie et la ville
Ouvrage collectif. Corbie abbaye royale : volume du XIIIe centenaire - Faculté de Lille.
Roger Caron, Corbie en Picardie de la fondation de la Commune et l'adoption de la réforme de Cluny - Amiens, édition Corp Puce, 1994.
Édouard Jumel. Monographie de la ville de Corbie - Amiens, Yvert et Tellier, 1904.
📚Des privilèges et des chartes
Levillain : Examen critique des chartes mérovingiennes et carolingiennes de l'Abbaye de Corbie - Paris, 1902.
Laurent, Morelle. Les chartes de l'Abbaye de Corbie (988 - 1196) - Présentation et critique, vol (1-2) - 1988.
MORELLE, Laurent : Éléments pour une histoire de l’abbaye de Corbie (988-1196), extrait du Bulletin de l’association des amis de la cathédrale d’Amiens (02/01/2010).
Petit - Dutaillis : Recueil des actes de Philippe Auguste, tome III, numéro 977, pages 22 à 27.
Une mention spéciale pour la Charte de 825
Laurent Morelle : Le diplôme original de Louis le Pieux et Lothaire (825) pour l'Abbaye de Corbie à propos d'un document récemment mis en vente (référence à la vente de 1991) - Bibliothèque de l'école des chartes, année 1991, 149-2, p. 405 à 420.
Severine Abdellaoui ~ Chatelain : La charte de 825 : le 9 décembre 2022, une rencontre émouvante avec un trésor historique, publié sur le blog à trois espaces consacré à l'Abbaye de Corbie du XIIe au XVe siècles... Diffuseurs d'Histoire.
"Une pièce d'archives, qui a joué à cache à cache avec les historiens", article publié dans le Courrier Picard du samedi 10 décembre 2022.

📚La Commune de Corbie
BOUTHORS, Alexandre : Notice historique sur la commune de Corbie (1123-1310), 64 pages. Éditions : Imprimerie de Ledrien et Fils, Amiens, 1839.
CARON, Roger : La chute de la Commune de Corbie en 1310 dans la revue Histoire et traditions du pays des Couturiers, n°12, mai 1996.
La Commune de Corbie et "ses jumelles communales" Abbeville et Amiens
Bouthors Alexandre. Notice historique sur la Commune de Corbie (1123 - 1310) - Éditions Imprimerie Lebrun et fils, Amiens, 1839.
LABANDE, Léon-Honoré : Histoire d’Abbeville avant la guerre de cent ans. Bibliothèque de l’Ecole des chartes, année 1891 page 145-147 (consultable sur persée.fr).
DUBAR, Luc : « Les communes de Corbie et d’Amiens », les chartes et le mouvement communal, et son espace, Paris, 1995. Pages de 573-583 : Corbie, Abbaye, justice au XII et XIII extrait du colloque régional (octobre 1980), organisé en commémoration du 9e centenaire de la Commune de Saint Quentin. Saint Quentin, 1982. Page 113 à 122.
Amiens et Corbie deux villes sœurs (Albert Wamain)
WAMAIN, Albert : Amiens et Corbie : deux villes sœurs dans le passé (faits communs aux deux villes du XIe à la révolution). Édition : Asquin, 1946.
R. BONNAUD-DELAMARE : La paix d'Amiens et de Corbie au XIe siècle. Revue du Nord, année 1956, numéro 150, p. 167-168.
La Picardie
Beauville, Victor. Recueil de documents inédits concernant la Picardie : publié d'après les originaux conservés dans son cabinet - Édition Imprimerie nationale, Paris 1860-1880.
JUMEL, (l’abbé) : Monographie de la Picardie.
FOSSIER, Robert (sous la direction) : Histoire de la Picardie, Édition : Privat, Toulouse, 1974.

📚Sites internet, Blog, page Facebook, Instagram
↘️Blogs sur Internet :
Histoire de Corbie de 1310 à 1600 sur le blog généalogie-jumelles.fr.
blog abbatialedecorbie.sites.fr.
Ancienne Abbaye de Corbie sur momentum.fr.
AbbayedeCorbie-du12au15esiecles-Picardie/Blogstop.fr.

↘️Page Facebook : L'Abbaye de Corbie du XIIe au XVe siècles.
↘️Instagram : severineabbayedecorbie.

📚Sujet (blog)
Severine Abdellaoui ~ Chatelain : Explications sur le choix et l'intitulé du sujet publié le 15 octobre 2022 sur le blog "les Trois Espaces consacrés à l'Abbaye de Corbie du XIIe au XVe siècles,... Diffuseurs d'Histoire".
Severine Abdellaoui ~ Chatelain : Création des droits d'auteurs sur le choix, l'intitulé, les diverses formulations du sujet et les publications de la créatrice : 28 octobre 2022, publié sur le blog à Trois Espaces consacrés à l'Abbaye de Corbie du XIIe au XVe siècles,... Diffuseurs d'Histoire.
Severine Abdellaoui ~ Chatelain : Droits et Statuts des Trois Espaces consacrés à l'Abbaye de Corbie du XIIe au XVe siècles,... Diffuseurs d'Histoire publié le 27 avril 2023 sur le blog "les Trois Espaces…." (Première publication le 3 novembre 2022 et modifié le 24 février 2023).

📚Le mouvement communal
PETIT-DUTAILLIS : Les communes françaises : caractère et évolutions des origines au XVIIIe siècle. Collection : l’évolution de l’humanité : synthèse collective dirigée par Henri BEER. Édition : Albin Michel, Paris.
CALONNE, (A) : La vie municipale au XVe siècle dans le Nord de la France. Édition : Didier et librairie éditeurs, Paris [s.d]. pages 75-77 et 119.
Les communes picardes au Moyen Âge : une évolution originale - tiré de la Revue du Nord, année 1988. Pages 265-284 (consultable sur Persée, site : persee.fr, rubrique Picardie commune).

📚Les personnages historiques rencontrés dans notre prémices :

🔔Des personnages connectés à notre période d'étude du XIIe au XVe siècles :

⭐️Philippe Auguste
🔺️Bibliographie :
Petit - Dutaillis : Recueil des actes de Philippe Auguste, tome III, numéro 977, pages 22 à 27.
Rigord - Histoire de Philippe Auguste - sous la direction d'Elisabeth Carpentier, de Georges Pon et de Yves Chauvin - Édition CNRS - 2006.
G.Sivery : Philippe Auguste. Édition Perrin, mai 2020.
🔺️YouTube :
Philippe II dit Philippe Auguste sur la chaîne Imineo Documentaire - 19 avril 2021.
La Bataille de Bouvines, Philippe Auguste, 1214 sur la chaîne Gallia notre histoire.
🔺️Sites internet :
Geo.fr : Qui était Philippe Auguste, le premier roi de France ?, publié le 27 octobre 2020.
Histoire par h : Philippe Auguste, roi de France (1180 - 1223).

⭐️Alexandre III
🔺️Bibliographie :
Yves, M-J., Congar : Une étude sur Alexandre III, publiée dans la Revue des Sciences philosophiques et théologiques, vol.41, numéro 1 (janvier 1957), pp 44- 48 (5 pages). Éd : Librairie Philosophique, J. Wrin.
Pacaut, Marcel : Louis VII et Alexandre III dans la Revue d'Histoire de L'Église de France (1953), numéro 132, pp 5-45.
Georges Suffert, Le pape et l'empereur. Paris : Ed De Fallois, 2003, 233 p.
🔺️Blog
Biographie d'Alexandre III sur Imago Mundi (cosmovisions.com).
Alexandre III, pape sur compilhistoire.pagepersoorange.fr.
Célestin III (sites internet/blog)
Pape Célestin III (1106 - 1198) sur Histoire et spiritualité .com.
Célestin III sur le blog compilhistoire.pageperso-orange.fr.
Grégoire X (blogs)
Bienheureux Grégoire X sur nominis.fr.
Grégoire X sur Histoire de l'Europe.fr.

🔔Des personnalités hors contexte, mais avec un rôle déterminant pour l'histoire de l'Abbaye et sa ville entre le XIIe et le XVe siècles
(Droits d'auteur sur le choix, l'intitulé, les différentes formulations du sujet : ©Severine Abdellaoui-Chatelain —Tous droits réservés) :

⭐️La reine Bathilde
🔺️Bibliographie :
Jacques E. Merceron, « De l'hagiographie à la chanson d'aventures : l'image de sainte Bathilde reine de France », dans Miren Lacassagne (dir.), Ce nous dist li escris... che est la verite. Études de littérature médiévale offertes à André Moisan, Presses universitaires de Provence, 2000.
Robert Folz, « Tradition hagiographique et culte de sainte Bathilde, reine des Francs », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, no 3 (119e année), 1975, p. 369.
🔺️Blog :
Antonio, Borelli : Sainte Bathilde ou Sainte Mathilde, reine moniale et fondatrice le 30 janvier 2013 sur Iconographie chrétienne (har22201.globalité.com).
🔺️YouTube :
Bathilde : esclave, reine des francs et sainte catholique sur la chaîne "D'Histoire en Histoire" (DHEH), publié le 26 août 2022.
657 : Régence de la reine Bathilde, publié le 17 décembre sur la chaîne "Histoire d'en parler. Le Podcast."
Louis le Pieux (site internet)
Delacroix, Joëlle : Louis le Pieux, empereur d'Occident (814~840), publié le 5 octobre 2020 sur Histoire pour tous.
Louis le Pieux ou Louis le Débonnaire sur Histoire de France.net.
Louis le Pieux, empereur en 814 et la fin de l'empire Carolingien (843), dossier publié sur Futura Sciences, par la rédaction de Futura Sciences.

⭐️Adalard (Adhalard, Adalhard, Adelard, Adhelard, Alard)
🔺️Blog :
Gauthier, Jumel : Adalard sous le règne de Charlemagne, publié sur son blog : généalogiejumel.free.fr.
Gauthier Jumel : Généalogie de Saint Adalard de Corbie, publié sur son blog : généalogiejumel.free.fr.
🔺️Bibliographie :
Verhust, A.E. et Semmler, J. : Les statuts d'Adalhard de Corbie de l'an 822 (Adalard v.752-826, abbaye de Corbie, Somme), publié dans la revue Le Moyen Âge, 1962, tome LXVIIII, p. 91-123/233-269.
Abbé Henri Peltier. : Adalhard, abbé de Corbie supplément du Bulletin de la Société des Antiquaires de Picardie - Paris 1902.

⭐️Benoît III (blogs)
J.N.D. KELLY : Benedict III in the Oxford Dictionnary of Pope (2006).
Benoît III sur Imago Mundi.

⭐️Nicolas Ier (blogs)
Saint Nicolas Ier le Grand sur nomminis.cet.fr.
Nicolas Ier sur Histoireeurope.fr.
Nicolas Ier le Grand pape sur compilhistoire.pagepersoorange.fr.

🔴Un dernier Au revoir
Ainsi cette première aventure sur les prémices d'une étude s'achève en vous confiant ses derniers secrets, les ressources documentaires utilisées pour son élaboration. Les Sources Iconographiques feront l'objet d'une publication qui suit celle-ci.
Avant de tirer définitivement sa révérence, ce premier volet vous laisse avec une lecture fastidieuse certes mais nécessaire, que représentent les droits d'auteurs de la créatrice et les mentions légales concernant les autres documents.
Bonne dernière lecture !
À très vite pour la seconde étape…
Signé,
Les Trois Espaces et la Créatrice

🔴Droits d'auteurs de la créatrice
♦️♦️Droits d'auteurs sur l'article : "Un corpus des sources composés de onze documents à la destinée évocatrice pour l'Abbaye de Corbie et sa ville du XIIe au XVe siècle....... : les prémices d'une étude" ©Severine Abdellaoui ~Chatelain ©l'Abbaye de Corbie du XII au XVe siècles ©severineabbayedecorbie ©AbbayedeCorbie-du12au15esiecles en Picardie 28 octobre 2022 Tous Droits réservés
♦️♦️Droits d'auteur sur le sujet (choix et intitulé / et ses diverses formulations) : "L'Abbaye de Corbie : les moines et leur environnement urbain du XIIe au XVe siècle" ●●●créé en 1996●●●● ©Severine Abdellaoui (Chatelain) - 28 octobre 2022 Tous droits réservés
♦️♦️Droits d'auteurs sur le blog à trois espaces consacré à : "l'Abbaye de Corbie du XIIe au XVe siècles ... Diffuseurs d'Histoire" page Facebook : l'Abbaye de Corbie du XIIe au XVe siècle / Instagram : severineabbayedecorbie / Blog Internet : AbbayedeCorbie-du12au15esiecles en Picardie ©Severine Abdellaoui (Chatelain) 28 octobre 2022 Tous Droits réservés

🔴Mentions légales sur les autres documents utilisés pour l'article
Les sources iconographiques étant absentes de cet article, les mentions légales les concernant figurent dans le post suivant ce dernier.
Merci de votre compréhension.


Commentaires