29/11/2024 : Hommage aux infirmières et aux victimes de l’Hotel-Dieu de Corbie

Partie thématique du blog : Histoire de Corbie et de son canton



   🙏🙏 Novembre : un mois commémoratif  🙏🙏


           

 ✨️ Hommage aux infirmières et aux victimes de

l’Hôtel Dieu de Corbie décédées️ en 1918✨️




  

🔴 Sommaire :


✨️Introduction

Une thématique à expliquer 

Voici notre choix

✨️

✨️ I. “Les Anges Blancs” 

A/ Religieuses ou laïques …  les former une urgence vitale 

B/ Conditions de travail

C / Le souvenir de ces dernières dans la conscience collective


✨️ II L'hôtel Dieu face à son destin

A/ L’hôtel Dieu dans la tourmente de l’Histoire …..la résilience de ses fondateurs et de leurs successeurs à le conserver….

  • ➡️ Création, statut à travers les âges et personnel….

  • ➡️ Revers de fortune….mais toujours debout…

B/  Le XX e siècle : chronologie d’une mort annoncée

  • ➡️Retour sur un contexte  : La Grande Guerre, … une apocalypse annoncée sans fondement véritable

  • ➡️ Corbie et son hôpital au cœur de L’Enfer 


✨️Conclusion et Épilogue 


✨️Mentions légales 

(blog, article, panneaux d’illustrations et de titre, documents utilisés)


✨️Corpus des sources 

✅️Les soeurs Mirabelles et la journée Internationale de luttes contre les violences faites aux femmes

✅️ Hommage du 11 novembre 

✅️les Anges Blanc 

✅️Corbie et son hôpital durant la Première Guerre Mondiale 





🔴 Introduction 


🎗Une thématique à expliquer …. 

Chaque mois de l’année donne lieu à des commémorations ou à des hommages. Cependant, Novembre semble le plus approprié. En effet, nous pouvons aisément avancer  quatre jours consacrés au devoir de mémoire : 

😪😪 La Toussaint,  en premier lieu, cette journée est dédiée au souvenir de nos chers disparus. Ces personnes, qui ont fait partie de nos vies, qui ont marqué notre enfance, notre adolescence et dont l’absence nous pèse au quotidien ou à certains moments de l’année. 

😪😪 Le 11 novembre, qui nous rappelle qu’en 1918 dans un wagon au milieu de la forêt de Compiègne, une armistice fut signée mettant fin à  un enfer de quatre années, durant lequel les morts se comptent par milliers. Cette guerre changea la face du monde sur bien des points : des empires disparaissent, des pays émergent, l’émancipation des femmes avance ….

😪😪Le 13 novembre, hommage aux victimes des attentats de Paris en 2015. Pour ne pas oublier, que ce fameux jour, certains de nos concitoyens se sont retrouvés entre amis autour d’un verre ou d’un repas au restaurant “Le Petit Cambodge” pour fêter la fin de la semaine, un anniversaire… D’autres sont partis à un concert au Bataclan … 

Bref, tous pensaient passer une bonne soirée…Hélas, certains n’en reviendront jamais.. Beaucoup restent traumatisés à vie physiquement et psychologiquement….Pour les familles, deuil, soutien… rythment leur quotidien.. 

Paris et la France continueront à pleurer leurs enfants….

Ne pas oublier que des personnes sont mortes pour une idéologie sans fondement…. 

😪😪 L'ultime étape de ce mois  étant le 25 novembre. Fête de la Sainte Catherine certes, ce jour est par ailleurs dédié à la journée internationale de la lutte contre les violences faites aux femmes. De nombreuses manifestations sont organisées à travers le monde sous forme de défilés, de campagnes de prévention ou de dénonciation…. 

C’est un instant sacré dans l’année pour se recueillir et honorer la mémoire des femmes, victimes de féminicides, mortes pour leurs engagements politiques ou écologiques, pour leur résistance face au patriarcat des hommes, pour la lutte de nos droits ainsi que de nos libertés et celles assassinées pour le simple fait d’être nées femmes.  

Trois jeunes filles symbolisent cette résistance féminine. Elles sont le fil conducteur et le symbole de cette consécration. Il s’agit des sœurs Mirabelles, dont l’assassinat eut lieu le 25 novembre 1960. Citoyennes de la République Dominicaine et opposantes politiques à la dictature de Trujillo, elles sont mortes étranglées et sous les coups. Leurs corps sont retrouvés dans une jeep jetée d’une falaise. Leur mort ne sombra pas dans l’oubli et bouscula l’opinion publique, qui choquée par tant de cruauté, se rebella contre le régime six mois plus tard ….

C’est cette date que choisit l’ONU en 1999, à la veille du XXI siècle pour dénoncer que sur la planète des citoyennes subissent la maltraitance,  des humiliations , ne sont pas considérées comme des êtres humains, n’ont aucun statut juridique, et par dessus tout,  elles  sont encore soumise à cet apartheid de genre, ... Même si l’expression vient d’être créée pour alerter l’opinion internationale sur la situation des Afghanes, le phénomène existe depuis toujours … 

Nous arrêtons ici d'évoquer les crimes ….La liste est longue…Mais, il fallait cependant les dénoncer …

Voilà ce que représente ce 25 novembre… 




🎗🎗Voici notre choix … 


Pour être plus ou moins en adéquation avec trois des  hommages cités précédemment,  nous, les Trois Espaces de l’Abbaye de Corbie du XII au XVe siècles… Diffuseurs d’Histoire” et notre créatrice, avons décidé de mettre à l’honneur, cette année, le personnel hospitalier féminin qui s’est distingué par sa bravoure, son adaptation, ses idées innovantes et son dévouement pour soigner les blessés de la Première Guerre mondiale. ,


L’univers médical a connu durant ces quatre années, une mobilisation  sans précédent. En France, les historiens avancent le chiffre de 120 000 infirmières mobilisées et plus de  six milles médecins engagés tant sur le front ou à l’arrière. (Bien entendu, ce dernier chiffre ne concerne que ces messieurs). 


À  Corbie, comme la plupart des villes situées à proximité du front, le monde hospitalier ne fut pas épargné. L’hôpital de notre petite ville, établi non loin de l’abbatiale, accueillait des soldats britanniques, australiens ou français, qui une fois rétablis repartaient sur le front. Les stigmates de la guerre ne laissaient pas indemnes les infirmières, qui sont restées au chevet de leurs patients jusque dans les derniers instants de l’explosion à l’origine de la destruction de l'Hôtel- Dieu. Il était l’un des derniers vestiges témoignant d’un passé glorieux oublié, celui d’une abbaye royale….


Comment ne pas penser à ces citoyennes durant ce mois du souvenir ? Qui sont ces “Anges blancs” ou ces infirmières des gueules cassées (origine sociale, formation, laïque ou religieuse) ? 

Que dire sur le sort de l’hôtel Dieu et de ses victimes, qui témoignent de la violence subie par Corbie durant la Première Guerre mondiale ?  


Pour ce faire, nous commencerons notre devoir de mémoire par les infirmières, qui sont la première figure, que voyaient les soldats blessés en arrivant dans les hôpitaux. Elles étaient leur point d’ancrage dans le monde des vivants. Certains arrivaient dans un état déplorable, aux portes de la mort… Elles  apaisent la nuit venue, les cauchemars de ces hommes traumatisés par ces batailles modernes…Quel souvenir leur ont-elles laissé ? …

Puis, nous aborderons pour terminer par un monument, fondé au VIII e siècle, l'Hôtel Dieu. Il a connu les heures de gloire de l’Abbaye royale Saint Pierre de Corbie, dite la seconde Rome. Il a assisté à sa lente agonie au XVI siècle avec la mise en place de la Commande et les destructions vécues par cette dernière causées par l’abandon des bâtiments faute de moyen au XVIII e siècle ou les exactions commises à l’époque révolutionnaire. Sans compter, que les bourgeois de la ville au XIX e siècle n'avaient pas la manne financière pour les restaurer. Pendant que ce prestigieux monastère vivait ses dernières heures, cet hospice, qui est né du bon vouloir des moines, devient en 1817 l’unique centre de soins de la ville. Nous soulignerons au passage, que son anéantissement par un obus synthétise à  lui  seul l’horreur de la cette guerre vécue par les infrastructures hospitalières et la population civile…. 





  1. “Les Anges Blancs” 


A/ Religieuses ou laïques …  les former une urgence vitale 


Au premier rang des soignants intervenant sur les champs de bataille ou dans les hôpitaux, nous retrouvons les infirmières. D’origines diverses et de statuts différents, l’apanage de soigner les malades revient pour l’essentiel aux ordres religieux de différentes congrégations (Augustine, Filles de la Charité, Saint Vincent de Paul…). 

Cependant, la laïcisation de l'hôpital, encouragée par l’État, engendra la naissance d'écoles spécialisées telle que la Salpêtrière. Ces institutions allaient donc former des laïques au métier. En 1914, le corps infirmier comptait dans ses rangs pas moins de 6600 diplômés. Ces infirmières professionnelles sont mobilisées dès les premières semaines du conflit 


Mais très vite, devant l’ampleur du conflit, les effectifs viennent à manquer. L’État-Major se tourne alors vers la société civile. Emportée par un élan patriotique, de nombreuses jeunes femmes, n’ayant aucune connaissance médicale, s’engagent. Confrontées à l’horreur de la guerre, certaines abandonnent le métier. Celles qui résistent, découvrent et apprennent sur le champ de bataille. 

L’urgence de former ces nouvelles recrues devient primordiale…


Même si cette corporation se professionnalise fin XIX e siècle avec la création d’organisme d’enseignement, c’est La Croix rouge, institution créée par Henri Dunant, qui va former et fournir  aux armées le nombre de soignants nécessaires.  

Malgré un cursus qui va de 2 à 6 mois, beaucoup d’entre elles vont acquérir une expérience au cœur même de la guerre et se spécialiser en radiologie, en anesthésie…. 

Face à ce panelle diversifié, en mars 1916, les hôpitaux militaires créent un corps d’infirmier temporaire, qui s’adressent au plus aguerrie d’entre elles, qui possèdent les connaissances et les aptitudes nécessaires Elles seront 5000 à faire partie de ce contingent exceptionnel en 1918.


Venant d’horizons différents avec des formations toutes aussi diversifiées, professionnelles ou bénévoles, ces infirmières exercent leur vocation à une époque où sévit la guerre, durant laquelle l’urgence du moment exige des savoir-faire ou des savoir-être pour faire face à l’insoutenable et agir vite …. 

Leur profession est donc soumise à de nombreuses épreuves, qui nous poussent à nous interroger sur les modalités d’exercice de leur fonction. 





 

B/ Conditions de travail 


Polyvalence est le terme adéquat pour symboliser cette profession. Elles assurent aussi bien des tâches thérapeutiques que domestiques. Elles assistent les médecins dans leurs missions. Elles stérilisent les instruments, changent les pansements, prennent les constantes, font la toilette des malades…

Psychologue, elles apportent le soutien moral nécessaire aux soldats. Elles représentent pour eux, une mère, une épouse ou une sœur,… un membre de leur famille, qui ne peut être présente sur le front.

Gestionnaire, ces femmes doivent assurer le réapprovisionnement des stocks de matériels médical, de médicaments, de nourriture, la gestion administrative… 


Les conditions d’exercice de leurs diverses missions se font dans des conditions extrêmes. 

Elles doivent faire face aux aléas climatiques, à l’humidité, à la boue, à la charge du travail.. Elles se heurtent en autre aux ravages causés par l’armement moderne et accompagnent vers leurs dernières demeures les mourants….

Aux blessures de guerre, il ne faut pas oublier  les épidémies qui sévissent (typhus, choléra, grippe espagnole …)  Gérer les victimes de ces maladies et essayer d’endiguer leur contagion font partie de leurs nombreuses tâches 

L’incertitude est leur quotidien : le nombre de blessés, déménager un centre de soins en urgence devant l’avancé de l’ennemi… 


Le rôle de ces femmes fut donc immense …. 

Mais, une question se pose : Comment sont elles perçues par les populations restées à l’arrière du front ? Sont-elles idéalisées ? Cette idée pourrait expliquer cet engagement massif que l’armée a pu rencontrer, lorsqu'elle s’est tourné vers les civils … 

Avec le recul , que reste-t-il de leur histoire dans les mémoires d’hier ou d’aujourd'hui ? …



C / Le souvenir de ces dernières dans la conscience collective 


Ces femmes présentes sur tous les fronts (champ de bataille, hôpital de campagne, navire de guerre, …) sont célébrées comme des héroïnes. Elles apparaissent comme des icônes patriotiques, souvent assimilée à Jeanne d’Arc, venu en aide au roi de France pour libérer le royaume de la domination anglaise. 

Surnommées les Anges blancs en référence à leurs voiles, les “humbles servantes de soldats” ou les “vaillantes” constituent leur “état civil”. L’iconographie met en avant des femmes au regard doux et proche de leur patient 


Cette  dernière image édulcorée de l’infirmière au chevet de son malade est le revers de cette  médaille glorifiante. En effet, soumises à la caricature,  elles sont présentées comme des séductrices ou des ingénues  Malgré tout, leur légende n’est pas ébranlée. 


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Même si elles ne portent pas d’armes et ne font pas la guerre, les historiens estiment que près de 350 sont mortes durant le conflit soit en succombant à une épidémie ou tuées lors d’un bombardement … 

Parmi ces victimes, nous pouvons comptabiliser celles qui ont exercé à l’hôtel Dieu de Corbie et qui ont perdu la vie au moment de sa destruction due à un obus …

Le temps est venu pour nous de rendre hommage à ces enfants du pays ou d’ailleurs, qui ont soigné avec dévouement et compassion les soldats jusqu'à la fin …. 





  1. L'hôtel Dieu face à son destin ….


Avant de vous parler de ce jour fatidique, de rendre les honneurs au personnel soignant et aux soldats décédés dans ce désastre, il nous apparaît comme une évidence de vous conter le récit prestigieux de cet édifice, encore présent au tournant du XXe siècle et témoignant de l’histoire glorieuse d’une abbaye dont le rayonnement dépassait les frontières d’un royaume… 

Malgré les aléas du temps, les incendies, les pillages n’eurent jamais raison de sa présence jusqu'à ce triste événement. Les abbés ont toujours veillé à le reconstruire. Les révolutionnaires ne le réduisent pas en cendres et ils en font un simple dispensaire. L’arrêt des persécutions contre le christianisme et ses symbolismes le métamorphose en église paroissiale. Le XIX e siècle lui donne ses lettres de noblesse. Il devient l’hôpital de la ville.

Cette institution représente donc pour les Corbéens et les Corbéennes à la fois un centre hospitalier où se soigner ainsi qu’un symbole fort et rarissime de leur passé. En effet, les vestiges en lien avec leur abbaye Saint Pierre de Rome se comptent sur les doigts d’une main. 

Dépassé le traumatisme de la perte des vies humaines dans cette horrible catastrophe du printemps 1918, dans l’esprit de la population, une amertume, un regret profond s’installent face à  cette perte incommensurable….

Cependant, le Phénix renaîtra de ses cendres avec une allure plus moderne et à l’entrée de la ville ..


Le temps est venu pour nous, chers lecteurs et chères lectrices de faire connaissance avec l’Hôtel Dieu de Corbie…. 



A/ L’hôtel Dieu dans la tourmente de l’Histoire …..la résilience de ses fondateurs et de leurs successeurs à le conserver….


➡️ Création, statut à travers les âges et personnel….

Fondé au VIII e siècle par les religieux de l’abbaye, à la porte de l’église, sa fonction première était d’accueillir les voyageurs, notamment les pèlerins et ce fut  sa principale mission pendant une longue période. Situé aux abords de la ville, les habitants le nomment très rapidement “ Hôpital de la Porte” ou “Porterie”. 


Sa gestion, du temps d’Erembert, fut en tout premier lieu confiée à deux religieux, aidés de cinq serviteurs. Leur nombre  chute au moment des invasions Vikings. Cependant très vite, une seconde tâche est venue  s'ajouter à la première, celle de donner l’asile et l’aumône aux plus déshérités. 


Au XII siècle, un changement d’organisation affecte cet hospice. Les deux officiers claustraux cèdent la place à des sœurs et des frères convers. Tous, sans exception sont soumis à l’abbé et à la règle de Saint Benoît. Ils avaient pour mission de secourir les malades. Les frères convers se voyaient confier la responsabilité de célébrer des messes, de donner les derniers sacrements, d’enterrer les morts, de rendre des services spirituels… Ils faisaient le serment de veiller à la conservation des biens spirituels ou temporels de l’hôpital. 

Cette institution déjà pourvue par les bienfaits des moines possède donc des terres, des dîmes ou des cens. Beaucoup de familles lui font des donations ou cèdent par héritages des maisons, des champs …. Néanmoins, malgré une situation favorable, l’hospice reste sous la domination du monastère. Ainsi, au XIII siècle, devant l’importance de la communauté converse, dont les revenus alloués pour leurs besoins affectent grandement le budget pour soigner les malades, le pouvoir abbatial décida d’y remédier en réduisant les effectifs. En juillet 1294, le nombre de frères est estimé à trois, celui des sœurs passent de 16 à 10 avec l’obligation de rentrer en religion à partir de l’âge de trente ans.


Au XVII e siècle, son statut change radicalement. Érigé en prieuré par Geneviève de l’Hôpital, les locaux affectés aux nécessiteux sont réduits. Les sœurs l'abandonnent un temps et elles seront remplacées par les frères de la Charité. Elles reprennent possession des lieux en 1636, après le siège de Corbie  et à partir de 1662, les religieuses sont cloîtrées jusqu'à la Révolution. 

Puis par la suite, après la déchristianisation voulue par les révolutionnaires, il devient l'église paroissiale de la ville jusqu’en 1817. Cette année-là, l’abbatiale est rendue au culte. 


Si 1817 est l'année qui marque son retour dans les infrastructures hospitalières, 1918 scella définitivement son destin. 

Pourquoi un tel désastre met-il fin à son existence ? Pourtant, il a connu au fil des siècles, moultes catastrophes qui auraient pu conduire à sa ruine …


➡️ Revers de fortune….mais toujours debout…

Lors des invasions Vikings au IX siècle, le bâtiment de l’hôtel Dieu a dû subir le même sort que la ville et son monastère. Ils sont venus sur les terres corbéennes à deux reprises et à chaque fois, ils ont pillé, tué, détruit … Par ailleurs, notons que l’Histoire a conservé dans ses annales que l’abbaye fut incendiée lors de leur second passage en 881. Cependant, les conséquences sur cette institution charitable  ne sont que des déductions…. Les preuves, même indirectes, manquent….


En 1137, la malchance touche de nouveau ce vénérable organisme. Le bâtiment est entièrement brûlé. L’Abbé Robert, qui octroya la Commune à la cité, entreprend sa reconstruction. Les travaux se terminent en 1142. Son vocable changea et prit le nom “ l’hôpital de l’Abbaye” ou “l’hôpital Saint Jean”. 


La Guerre de Cent ans et les luttes intestines n’ont pas laissé de bons souvenirs. La ville souffrit à plusieurs reprises des invasions anglaises. Corbie fit partie des bourgades remises aux Bourguignons lors du Traité d’Arras en 1435, qui mit un terme à leur opposition avec les Armagnacs. Hélas, Louis XI désireux de reprendre les villes de la Somme, envoie en 1475 une armée pour reprendre la cité. Après trois jours de bombardement, Corbie est livrée aux pillages et aux incendies. L’Hôtel-Dieu durant cette période et surtout lors du raid mené par les troupes du roi, est ravagé par les flammes. D’après les preuves, il s’agit des Amiénois, alliés de la royauté française… 


La fin du XVI est sous le signe de la Peste qui vide pratiquement l’hôpital de ses occupants. 1596 fut l’année où l’épidémie atteint des sommets et se répand à l’ensemble de la population…

Par ailleurs, il subira de nouveau un incendie et sera déserté par les sœurs.


La Révolution n’épargne pas l’Hôtel-Dieu, qui suit les conséquences néfastes de cette dernière sur l’abbaye et sa ville … Nous arrêterons ici notre historique… 


Abbés et laïcs par la suite ont toujours su “prendre soin de sa noble personne”. Les batailles d’hier, malgré des combats intenses, ne l’ont jamais conduites à sa disparition

Mais, hélas, au XXe siècle, une guerre d’un genre nouveau avec un arsenal militaire moderne détruisant tout sur son passage allait sceller tel un mauvais sortilège, sa fin tragique … Ce n’est pas seulement un bâtiment, ou un centre hospitalier qui est détruit, il s’agit de vies humaines anéanties, : tout d’abord les blessés, les malades en convalescence ce fameux jour, puis les infirmières présentes au chevet de leurs patients. Ils sont tous décédés. N’oublions pas leurs familles dévastées par leur décès …


Hâtons-nous maintenant de revenir sur une chronologie qui commence avec l’assissanat du couple héritier au trône de l’empire Austro-Hongrois l’archiduc Ferdinand et son épouse  à Sarajevo en juin 1914,  cette entrée en guerre qui amène l’État major à envisager un nouveau style de combat qui n’épargne rien et personne … 

Des soldats blessés ou qui se mutilent, des populations déplacées, touchées par les combats doivent être soignés et accueillis dans des hôpitaux de fortune ou à l’arrière du front, parfois dans des cités proches de ce dernier tel est le cas de l’Hôtel Dieu de Corbie. Notre petite ville est à la fois loin et proche du théâtre des opérations… Les spécialistes la qualifie ainsi une ville de l’arrière à proximité du front.

Nous devons donc revenir sur un contexte international, qui bouleversa la vie d’une petite bourgade dans son quotidien et qui la toucha en plein cœur…  Ses enfants et son histoire disparurent en une fraction de seconde … 


B/  Le XX e siècle : chronologie d’une mort annoncée 


➡️Retour sur un contexte  : La Grande Guerre, … une apocalypse annoncée sans fondement véritable …

 


Pour décrire les faits annonciateurs et les aspects moderne de la Première Guerre Mondiale, nous allons emprunter une citation à l’article publié et écrit  par notre créatrice Severine Abdellaoui-Chatelain, sur le blog le 12 novembre 2023 pour la commémoration du 11 novembre 1918 et qui a pour titre :   Hommage au dévouement  et au courage de nos aïeux, morts au combat : Mise à l’honneur du mémorial de Corbie  et des 212 soldats  Corbéens sacrifiés pour la patrie“. 


Le texte ne fait que résumer  les  faits majeurs de ce conflit. Il nous est apparu comme une évidence de l’évoquer. Certes, il n’est pas le sujet principal, mais le contenu de notre publication est en lien avec celui-ci.  Ne pas l’aborder serait forcément un non sens. Par ailleurs, cet extrait se prête parfaitement à ce genre de post.


“  *** Une guerre d’un nouveau genre


“ La Guerre 14-18 est souvent caractérisée par les contemporains de l’époque, comme une lutte, un sacrifice pour la liberté et la démocratie.Hors, les véritables motivations sont toutes autres… 


Avant d’aborder le mélange explosif, voyons pourquoi cette escalade meurtrière souvent qualifiée, à bien des égards, par les historiens, de guerre totale ne ressemble en aucun cas aux anciennes batailles que connut l’humanité tout long de son histoire notamment celle du XIX, qui sont pourtant proches chronologiquement de cette dernière. 


Elle utilise des nouvelles armes ( aéronefs, avions, dirigeables, sous-marins, premiers véhicules motorisés …). Elle se déroule sur plusieurs fronts (Europe, Afrique, Océanie, Moyen Orient, Balkan, Atlantique). 

Très peu de pays sont restés neutres à l’instar de l’Espagne, des Pays-Bas ou de Monaco… 

Des nations disparaissent comme l’empire Austro-Hongrois, les Ottomans …


Comment le monde a-t-il pu s'embraser à ce point ? Quels sont les facteurs déclenchants? 


*** Des raisons assez obscures…. 


Les raisons sont multiples et trop nombreuses pour être examinées dans les détails. Nous pouvons les  évoquer de manière succincte : les nationalismes exacerbés, la volonté d’indépendance de certains peuples, les problèmes liés à la naissance des nouveaux états fin XIX e siècle, la montée des impérialismes avec des idées expansionnistes accrues, des rivalités coloniales, une vive  concurrence économique, une course aux armements exponentielle… 


Voilà, le cocktail diabolique, qui allait plonger l’Europe et une partie du monde dans un enfer, qui allait durer quatre ans …..”


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La sauvagerie des combats eut pour conséquence de provoquer des millions de victimes. Les chiffres sont impressionnants. Soixante millions de soldats et dix millions de personnes civiles ont trouvé la mort. 

Quant aux blessés, le décompte est de vingt millions. Cette guerre a engendré de nouvelles blessures inconnues jusqu'à alors, qui a poussé les équipes médicales à innover et à se dépasser dans leurs façons  de soigner. Ces nouvelles pratiques se mettent en place progressivement et se réalisent, comme nous avons pu le voir précédemment  dans des conditions extrêmes sur le terrain et parfois au péril de la vie des soignants….


Ici et là sur les champs de bataille ou à l’arrière du front surtout dans les cités situées à proximité, des centres de soins s’organisent. Des hôpitaux de fortune voient le jour sous des tentes derrière les tranchées. Des écoles et les services hospitaliers d’une ville sont réquisitionnés, comme ce fut le cas pour Corbie. D’abord aux mains des allemands, puis reprise par les britanniques, son hôtel Dieu, plus que millénaire, va accueillir en son sein les soldats Anglais et Australiens. 

Quels sont les événements qui ont happé notre “petite ville aux grandes émotions” dans cet enfer ? Quelle est la bataille qui changea à jamais le destin de son centre hospitalier ? 




➡️ Corbie et son hôpital au cœur de l’enfer ...


Pour décrire le contexte de Corbie et son hôpital pendant la guerre, nous utiliserons la source suivante : Une famille de Corbie dans la Grande Guerre : les carnets de guerre de Louise Laignel ( 1914-1920).

L’ouvrage comporte de quatre carnets ….


Ce document rare à été retrouvé par un de ses héritiers André Laignel, après le décès de son père Robert Laignel en 2019. 

Faisant œuvre d’histoire sans le savoir, Louise Laignel a laissé un témoignage poignant d’une mère, d’une épouse, d’une belle mère et co-dirigeante d’une entreprise artisanale, qui s’inquiète pour son fils et son beau-fils, partis défendre le pays. En relatant son quotidien, elle laisse entrevoir le quotidien des Corbéens durant la guerre, le déroulement des batailles, la communication des informations via des journaux ou des voisins,  l’importance du train … Bref, un regard sur la guerre….

André Laignel, a donc numérisé ce journal, remis à son père. Il en a fait don aux Archives de la Somme.


■■■ La situation de la ville

Avant d’entrer dans le vif du sujet, il faut revenir sur une caractéristique qui a influencé la destinée de Corbie à travers le temps : son statut de ville frontière. Cette proximité du front rappelle ce passé glorieux, notamment au Moyen-âge. 

Revenons en 1475. Comme nous avons pu le voir précédemment, Louis XI a repris Corbie donnée aux Bourguignons par le traité d’Arras. Après cette victoire, le roi prit la décision de mettre l’abbaye sous sa coupe en instaurant la Commande et achevant ainsi sa condition de cité frontalière.

Mais, c’est sans compter sur les ruses de l’Histoire puisque cinq cent ans plus tard, un événement qui allait entraîner le monde dans un enfer de quatre ans lui redonne, malgré elle, cette fonction… 


↪️ Corbie aux mains des Allemands…


La destinée va d’abord mettre Corbie sous domination allemande d’août  à septembre 1914. Pendant ces deux mois, ces derniers auraient, semble-t-il, commis des exactions sur les civils. C’est ce que laissent entendre deux citations extraites du journal tenu par Madame Laignel :

“ 24 septembre 1914 - … il paraît que c’est près de Péronne que l’on se bat. Les Allemands veulent reprendre la ville… Si, c’est vrai, il y aura des moments difficiles à traverser” 

23 septembre 1914 - Une deuxième occupation des Allemands serait bien pénible pour Corbie et ils seraient plus difficile que la première fois” 

Cependant, en dehors de cet écrit empreint d’angoisse, aucune autre  preuve concrète ne peut venir renforcer ces dires. Des réquisitions ont pu avoir lieu tout au plus :

13 septembre 1914 - Hier il est venu quelques Allemands, qui cherchaient une automobile…” 


Néanmoins, ailleurs, en Picardie, les populations, sous le joug allemand, ont subi des pillages, des destructions, déportation, …. Ils ont, parfois, emmenés avec eux  des otages durant leur fuite.


Nous n’avons aucune autre information sur la vie quotidienne des Corbéens pendant cet épisode…


Corbie fut libérée aux alentours du 15 septembre :

15 septembre 1914 “ Aucune nouvelle. … Sauf l’évacuation ds environs par les Allemands” (Cf le journal. …).



↪️La Libération de Corbie ne fut-elle que le fait des soldats britanniques? 


Les historiens s’accordent sur la thèse que Corbie fut libérée par les troupes anglaises, qui s’installent dès septembre 1914. Pourtant, madame Laignel écrit dans son journal que son mari “Camille, en rentrant de la ville, nous a causé une grande joie. Blotiere lui a dit, qu’il a vu des dragons français en automobile à Amiens…” 

Dans son témoignage concernant la libération, les détails faisant référence aux Anglais sont inexistants… 

Elle nous parle de troupes et de soldats transportés en autobus ou arrivant à l’hôpital, sans préciser la nationalité, sauf une fois lors de “funérailles” : 

“5 octobre 1914 : …. Aidées par les soldats, elles enterrent 32 soldats français. .. “

Bien que l’origine des cohortes militaires n’est pas précisée, cela ne signifie pas que les Anglais ne sont pas les libérateurs de Corbie. Nous n’avons aucune preuve qui insinue le contraire. Il est fort probable que des troupes françaises ont pu prendre part à l’offensive. Tout est possible. Mais, les archives de l’histoire ont retenu les britanniques comme les héros de notre libération….et en 1916, ils sont bel et bien présents sur la commune. 



↪️La Bataille de la Somme ….. Des Britanniques en ville

 


C’est au cours de cette bataille réputée comme l’une des plus sanglantes de cette drôle de guerre, que fut prise la décision de faire de Corbie une garnison et de son centre hospitalier, un  hôpital militaire 

La ville qui se pare de plusieurs unités hospitalières devient donc une base anglaise. Comment les Corbéens vivent-ils cette coexistence imposée ?






La population comme notre auteure, éprouve rapidement une lassitude les concernant. Ils les trouvent intrusif et imposant : 

24 juin 1916 - Chacun commence à en avoir assez d’un front arrière si important. Corbie n’est plus aux Corbéens, tout est aux Anglais - quand donc seront-ils tous au front” 

L’expression “Un front arrière important” renvoie au fait que l’arrière a été organisé et transformé en vaste entrepôt d’approvisionnement. Amiens est le centre névralgique. Des aérodromes sont construits, des usines d’aéronefs s’installent, des voies ferrées sont créées…. 


Cette colère envers les troupes britanniques est sans hésitation liée à leurs incivilités :

 “24 juin 1916 - Ici tant de soldats à ne rien faire qu’à encombrer, à démolir et à saccager les champs. .. “

Même les monuments ne sont pas épargnés. Ils n’ont pas hésité à utiliser comme cible les deux statues de la porte monumentale, qui représentent la religion et la bienfaisance pour parfaire leur entraînement au tir. Elle constitue l’ancienne porte d’honneur de l’abbaye. Elle est surmontée des armes du Siège abbatial. Une fois entré, nous étions dans la cours et devant le palais de l’abbé. 

Leur irrespect s'exprime  jusque dans l’intimité des Corbéens. Logeant chez l’habitant pour certains, comme c’est le cas pour notre témoin, ils n’étaient pas toujours très soigneux :

“ 30 juin 1916, nous n’avons plus d’Anglais à loger depuis vendredi.”

 Elle se plaint par ailleurs de ce qu’ils cassent ou salissent chez eux ….. 


Nous n’irons pas plus loin sur ces relations conflictuelles entre les deux parties. Il est temps pour nous d’affronter le destin tragique de l’hôtel-Dieu…


■■■  L’hôtel-dieu … 


Que pouvons-nous dire sur la vie quotidienne de l’hôtel Dieu durant la guerre et sur sa destruction ? 

Nous savons que l’hôpital a été choisi lors de la Bataille de la Somme pour servir aux troupes britanniques et qu’il’fut détruit lors des bombardements massifs qui touchèrent la ville au printemps 1918. En dehors de cette petit histoire connue par les locaux, nous n’avons rien de concret en notre possession, qui puisse nous décrire réellement son organisation administrative, les soins, l’équipe médicale….


Cependant, nous pouvons grâce au journal de madame Louise Laignel. nous faire une petite idée sur le quotidien du centre de soins durant les premiers mois de la guerre


À un moment de son récit, l’hôpital de Corbie est évoqué. Les informations sont maigres, mais éloquentes. … 

En relatant, les activités de son mari Camille, (qui est supposé être par son descendant, un conseil municipal et qui prend part à la vie de l’hôpital, nous découvrons que l’établissement a connu des jours sombres dès les premiers mois de guerre. 




↪️ La perception du conflit au fil des jours …. 

Nous pouvons constater que les contemporains de l’époque, au début de ce conflit, relativisent l’urgence du moment : 

“20 août  1914 -À l’hôpital, on organise trente lits, au cas où nous aurions des blessés”.

Pour nous qui connaissons l’histoire de la Première Guerre mondiale, ce chiffre paraît dérisoire. Notre écrivaine semble prendre part aux tâches de l’hôpital : “On”, “Nous”.


La violence de la guerre va très vite s’afficher au fil des jours. Cette historienne amatrice qui s’ignore, s’inquiète sur les blessures occasionnées par les nouveaux armements Certains membres de sa famille ou de son entourage sont touchés par les affres de la guerre. L’un sera amputé. Sa jambe n’a pas été soignée en temps voulu. Un autre sera sérieusement défiguré par un obus. 

Elle manifeste en outre son anxiété devant l’afflux des blessés, toujours plus nombreux. Alors que les combats s’intensifient à Péronne, elle écrit dans son cahier : “ 26 septembre 1914 - Camille s’occupe beaucoup de l’hôpital et c’est triste. En passant, j’ai vu ces malheureux  couchés dans la cour, sous les cloîtres attendant qu’on les panse … “ .  Le 27 septembre, elle ajoute :”Toujours des blessés en quantité. … Deux sont morts de suite et un autre le soir… Camille y passe ses journées” 

Le personnel soignant de Corbie, comme ailleurs, est vite débordé par le flux important des patients civils ou militaires et les traumatismes à traiter. 




↪️ Gestionnaire, personnel soignant et centre d’hébergement…

En dehors de son mari Camille, que savons-nous sur les gestionnaires de l’hôpital ? La composition du personnel soignant ? Ses missions ? 

➡Nous pouvons penser que les infirmières sont des religieuses : 

“5 octobre 1914 : …. Aidées par les soldats, elles enterrent 32 soldats français. … Les blessés ont partagé avec les sœurs, les malades, les orphelins leurs derniers croûtons de pain …” 

➡Sur le plan administratif, la municipalité semble partie prenante dans le conseil d’administration pour preuve Camille, son époux  supposé conseiller municipal et cette citation “  5 octobre 1914 - le maire à tenu bon, les administrateurs ont abandonné, leurs postes, laissant les sœurs se débrouiller ”

➡Enfin, il sera un lieu d’hébergement pour ceux qui fuient devant les combats. Les Albertins en sont la preuve : Albert fut fortement touché par les bombardements “ 2 octobre 1914 -  … il arrive tous les blessés d’Albert, les malades de l’hôpital, les orphelins, enfin Corbie est bien encombré” 


Nous avons essayé de vous présenter les missions, l’équipe hospitalière et le conseil d’administration avec le peu de renseignements disponibles. Les recherches documentaires propres à cette structure restent infructueuses. 

Le journal ne nous livre plus d’informations par la suite.  Louise Laignel n’a pas arrêté d’écrire pour autant. Mais, son récit est centré sur sa vie au quotidien rythmée par la correspondance de ses proches partis au front, les allées et venues des soldats, les bombardements, l’actualité… Elle nous livre ses angoisses et ses inquiétudes pour sa famille. …


↪️Le jour fatidique… 


Après avoir lu en détail toute l’année 1918, la destruction de l’hôpital ne figure pas dans ses mémoires. Le journal s’arrête au mois de février pour reprendre en mai 1918. Notre écrivaine faisait face à la perte de son beau-fils. Par ailleurs, Corbie fut évacué au mois de mars…. Son témoignage n’apporte rien sur cet événement …  


Mais, nous connaissons le contenu historique de cette période….


Libérée du front Est suite à la révolution bolchevique en 1917, l’armée allemande lance sa dernière grande offensive “l’opération Michael” afin de faire plier les Alliés. Les bombardements s’intensifient sur les villes proches du front. Corbie n’y échappe pas. La violence de ces derniers est telle que l’abbatiale et l’hôtel Dieu sont touchés …. 


Le personnel et les patients sont tous tués dans l’explosion… Rendons leurs hommage… 


                          🔴🔴🔴🔴🔴🔴🔴🔴🔴🔴🔴🔴🔴🔴🔴🔴

Après-guerre, l’abbatiale fut rénovée …Quant à  L’hôtel Dieu, monument fondé au VII e siècle et qui a survécu aux invasions, à la révolution, n’existe plus.  Il ne fut pas reconstruit, ni rénover… probablement faute d’argent, c’est toute l’histoire de la rénovation de Corbie dès le XVII e siècle. Par manque de finances, les moines n’entretiennent plus les bâtiments et certains auront disparu la veille de la Révolution. Le XIX n’est pas en reste, pas de budget conséquent pour garder l’abbatial dans son état d’origine. Elle perd sa flèche et la chapelle des corps Saints ….. 

Mais la réalité est tout autre. La ville veut un hôpital plus moderne , plus grand… il fut donc reconstruit à l’entrée nord de la ville …. 


🔴 Conclusion : 


Nous sommes arrivés au bout de notre éloge concernant les infirmières et les victimes de l’Hôtel Dieu de Corbie. Cette thématique répond à trois commémorations citées dans l’introduction

Le 11 novembre 1918 le jour de l’armistice :  évidemment, mais vous vous en êtes aperçu, cher public. 

Le 25 novembre, “la journée internationale de lutte contre la violence faite aux femmes”, les infirmières, si elles n’ont pas subie toutes les violences énoncées précédemment, il n’en reste pas moins que l’horreur de la guerre fut leur quotidien pendant quatre ans. Le stress post-traumatiques les concerne aussi. 

L’apartheid de genre, ce concept aux allures moderne, mais vieux comme le monde leur est appliqué à deux reprises :

●●La première concerne les femmes médecins, qui après tant d'années d'études n’ont pas pu exercer leur médecine. Certaines se sont engagées comme infirmières. Même si quelques-unes figurent parmi les docteurs qui ont soigné les blessés, notamment Suzanne  Noël, pionnière de la chirurgie esthétique, qui redonne vie aux gueules cassées, elles sont peu nombreuses.

●●La seconde : Malgré une image idéalisée dans les consciences collectives, leur statut est peu reconnu après la guerre. Un seul monument aux morts leur est consacré sur tout le territoire national. Il fut inauguré en 1924 à Reims. 

Pourtant, elles sont autant que les soldats, des héroïnes mortes pour la France. C’est au péril de leur vie, qu’elles ont secouru les blessés… 

Victimes de l’oubli, leur contribution commence seulement à être reconnue récemment….

Le 1 novembre, fête de la Toussaint : En effet, durant cette guerre, les victimes dans les hôpitaux sont aussi des civils, qui meurent des maladies courantes de la vie. Par ailleurs, le témoignage de madame Louise Laignel dans son journal révèle qu’il fut difficile d’honorer les disparus durant cette période, de leur apporter des fleurs. …


Enfin ….. 

Nous ne pouvons conclure sans une dernière pensée pour les victimes de l’Hôtel-Dieu, qui n’ont pas survécu à l’explosion de cet obus. 

Quant au monument, c’est un pan de notre histoire qui disparaît à jamais du paysage corbéen. Sa seule présence est attestée par un mur sur lequel une habitation est construite….


🔴 Épilogue 


Comme à l’accoutumé, nous vous laissons avec une lecture très enrichissante sur le sujet, celle du corpus des sources. Nous espérons qu’il vous permettra de découvrir, d’aller plus loin sur le sujet ou de rafraîchir vos connaissances. 

Cependant, une lecture plus fastidieuse, vous attend celles de nos mentions légales, qui sont le fondement de notre existence et protègent les droits d’auteurs de notre créatrice et ceux des créateurs des documents utilisés dans le cadre des sources iconographiques. 


Nous ne savons pas comme toujours, à quel moment vous lirez cette publication, nous vous souhaitons donc une bonne nuit ou bonne journée. 


À bientôt pour d’autres voyages à travers le temps ….

 

Signé 

Les Trois Espaces de l’Abbaye de Corbie  …..



Auteur de l’article : 

Severine Abdellaoui-Chatelain 


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✅️Les soeurs Mirabelles et la journée Internationale de luttes contre les violences faites aux femmes

●●”La violence envers les femmes n’à pas de périodes, ni de frontières” de Severine Abdellaoui-Chatelain, publié sur le blog des Trois Espaces de l’Abbaye de Corbie…, le 27 novembre 2022.

↪️Dans cet article vous pourrez retrouver une courte biographie, ainsi que des ouvrages concernant les sœurs Mirabelles. 

↪️ L’histoire complète de la création de la journée internationale de la lutte contre la violence faite aux femmes et les dates historiques en lien evec celle-ci. 

●●Toujours sur le même thème vous pouvez consulter l’hommage de l’année dernière publié le 13 décembre 2023 : “ Les femmes Afghanes de la lumière à l’obscurantisme” du même auteur 


✅️ Hommage du 11 novembre 

●●11 Novembre 1918 : Hommage au dévouement et au courage de nos aïeux morts au combat : Mise à l’honneur du mémorial de Corbie et de ses 212 soldats morts pour la France” du même auteur, publié le 12 novembre 2023 sur le blog 


✅️les Anges Blanc 

●●Première Guerre Mondiale sur le site de la Croix Rouge 

●●Les infirmières de la Première Guerre Mondiale sur le site du Musée de la Grande Guerre, publié le 9 avril 2024

●●Les Anges Blancs : les infirmières de 1914-1918 sur le site Images défenses. gouv.fr 

●●Conférence : Infirmières : Héroïnes silencieuses de la Grande Guerre présentée par le Musée de la Grande Guerre de Meaux et diffusée le 22 mai 2023 et mis en ligne sur YouTube le 23 mai 2023

●●Les Infirmières dans la Grande Guerre de Frédéric Pineau,  publié en 2020 aux éditions Orep éditions.



✅️Corbie et son hôpital durant la Première Guerre Mondiale


L’hôpital….

●●sur le récit historique de l’Hôtel-Dieu : Roger Caron : Corbie en Picardie de la fondation à la Commune et l’adoption de la réforme de Cluny, Amiens, Corps-Puce, 1994

●●De l’enfer au paradis, les hôpitaux de l’arrière en 1916 de Bernard Marc, sur le site Chemins de Mémoire


Corbie pendant la guerre : 

●●Une famille de Corbie dans la Grande Guerre : Les carnets de guerre de Louise Laignel (1914-1920) aux Archives de la Somme 

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