13 Décembre 2023 : Hommage : le 25 novembre : la journée internationale de la lutte envers les violences faites aux femmes :
Problème de mise en page liée au blog … ce dernier a rencontré un problème technique qui a affecté la mise en page de l’article initialement prévue sur Word …. Je suis désolée pour cet inconvénient. Après avoir essayé à plusieurs reprises de le rééditer, rien n’y fait … il a donc fallu palier à cette solution
Donc le début de la publication est à peu près dans l’ordre des choses, mais la fin se présente d’une toute autre manière, quelque peu excentrique, mais indépendante de ma volonté….
Bravo Blogstop pour ses idioties à répétition !!!
Néanmoins, tout est lisible et aucun élément ne manquent
Bonne lecture...
👉 Sommaire des rubriques de la publication:
PRÉAMBULE :
↪️Une motivation tenace et persistante pour ne pas oublier les Afghanes
↪️Une violence envers les femmes, qui traverse les frontières et les époques …
↪️L’historique de cette journée internationale de lutte contre les violences envers les femmes (les origines, pourquoi cette date, le symbole représentatif)
↪️Quelques informations capitales avant de prendre la route vers cette difficile destination: ⏩️Un numéro pour sauver des vies /
⏩️Les conditions d’utilisation du post
L’Article : LES FEMMES AFGHANES DE LA LUMIÈRE À L’OBSCURANTISME :
Introduction
Premiere partie : Etoiles filantes dans la chronologie du temps : Sont-elles des astres lunimeux pour les combattantes du present ou du futur?
↪️ A/ Un moyen âge marqué par une poétesse quasi mystique et une reine influente
↪️ B / Une première domination traditionaliste ….mais balayée par les vents favorables de l’histoire, sous la forme de deux femmes surprenantes : une épouse royale et une guerrière
↪️ C/ Une résistance face à l’occupant anglais : une héroïne nationale, surnommée la “Jeanne d’Arc de l’Afghanistan
Seconde partie : L’émancipation des femmes Afghanes : une réalité dans l’histoire de l’humanité ou une faible étincelle dans cet obscurantisme religieux….?
↪️ A / Une émancipation prometteuse, mais fragile devant les affres de l’Histoire
↪️ B/ Une évolution fulgurante… mal vécue par les campagnes conservatrices
↪️ C/ La lente descente aux enfers …
↪️ D/ Un dernier espoir avant l’obscurantisme…
Troisième partie : Une frise historique pour rendre hommage à ces résistantes : “Les Glorieuses Guerrières Afghanes luttant pour les droits des femmes” :
✨️✨️MALALAI MAIWARD : “UNE JOURNALISTE MILITANTE DEVENUE UN ANGE
✨️✨️ORAYA TARZI : “UNE REINE EN AVANCE SUR SON TEMPS, UNE PRÉSENCE HISTORIQUE…
✨️✨️MEENA KESHWAR KAMAL :”LA POÉTESSE MILITANTE, UN MODÈLE ”
ANNEXES
↪️Un refrain, un hymne…. Un poème pour guérir….
↪️Auteur et mentions légales sur l’article
↪️Corpus des sources
🔴Sources Iconographiques :
Les sources iconographiques ont pris la clé des champs [liste des documents utilisés, leur provenance et leurs mentions légales sont situées sur les panneaux d’illustrations])
🔴Bibliographie, sites internet, reseaux sociaux, articles de presse, blogs...
🟠 Histoire de l’Afghanistan
🟠 Histoire des talibans (les fanatiques)
🟠Les Femmes Afghanes : leur trace dans Histoire et leur émancipation
🟠Fresque historique : “Les Glorieuses Guerrières Afghanes luttant pour les droits des femmes” :
🔶️🔶️🔶️PRÉAMBULE
■■■ Une motivation tenace et persistante… pour ne pas oublier
C’est avec un certain retard que je publie mon hommage. Cela peut paraître un peu désuet, maintenant que ce jour est passé et surtout que nous abordons la période faste des fêtes de fin d’année.
Cependant, peu importe l’époque de l’année et le pays, les violences envers les femmes ne s’arrêtent pas pour autant… Il faut bien plus que cette journée pour en parler et faire avancer les choses … Cette commémoration est déjà une étape décisive dans cette guerre, qui semble sans issue…
Je tenais à publier ce post, même tardivement car je voulais impérativement mettre en lumière ce fameux jour, les femmes afghanes, leur condition de vie, leur statut social, leurs libertés… écrasés, laminés par les talibans et leur idéologie fanatique….
Il me semblait important de les mettre au centre de cette journée…
En effet, j’ai l’impression que les Afghanes sont quelque peu oubliées par le reste du monde … ce qui se passe dans ce pays est pratiquement passé sous silence par les différents événements, qui se succèdent depuis que ”le dernier avion du monde libre quittait l’Afghanistan “ pour reprendre une citation de l’article “Afghanistan : le dernier avion avant l’obscurantisme”de Severine Chatelain-abdellaoui, publié sur le blog des Trois Espaces consacrés à l’Abbaye de Corbie du XII au XVe siècles…. Diffuseurs d’Histoire” ( 1 septembre 2023 sur la page Facebook/ 2 septembre sur Instagram et le 6 septembre 2023 sur le blog).
Ce post a été composé à l’occasion de ce triste anniversaire des deux ans où nos gouvernement laissaient derrière eux un pays dans lequel ils s’étaient investis tant bien que mal, militairement pour le défendre contre le retour de ces monstres, économiquement, socialement, judiciairement… pour le reconstruire et essayer, tout en servant leurs intérêts, de lui donner entre les mains les atouts pour devenir une merveille.
Au final, le bilan d’après les témoignages de militantes ou de spécialistes restent très mitigé, voire négatif car la corruption et la brutalité envers les femmes restent présentes. …
Hélas, une fois de trop, c’est le Diable, qui gagne la partie et il sera dans les détails….
Voilà ma motivation… pour faire paraître cette publication sur le blog …
Mais avant de commencer, je dois vous emmener sur un chemin de souffrances pour se souvenir que les atrocités commises envers nous existent dans tous les pays, même les plus démocratiques..
■■■Une violence envers les femmes, qui traverse les frontières et les époques. (Hommage à toutes les citoyennes)
Si ce post est un hommage dédié aux Afghanes, il ne faut pas oublier que cette violence est omniprésente dans le monde ….
😪Je n’oublie pas que des femmes souffrent, continuent à être battues, humiliées, maltraitées, …Elles sont marquées dans leur chair., mutilées pour légitimer les coutumes d’un autre âge. Elles sont vendues comme esclaves….
Certaines d’entre elles meurent sous les coups, elles sont victimes de féminicides. Elles se battent pour disposer de leur propre corps, alors que certaines législations leur dictent leur conduite …..
😪Je n’oublie pas non plus, que des femmes à travers l’histoire et encore aujourd'hui militent pour nos droits et notre reconnaissance dans cette société face aux hommes…, parfois au péril de leur intégrité et de leur vie. Elles sont victimes d’assassinats, d’attentats,d’intimidation
😪 Je n’oublie pas non plus les victimes de d’hier comme ces résistantes mortes sous la torture ou dans les camps, brûler vive ou lapider parce que femme savante ou philosophe dans un monde d’homme fait par les hommes,.
Je n’oublie pas non plus les victimes d’aujourd'hui telles que les ukrainiennes, les palestiniennes, les israéliennes otages du Hamas, les africaines … qui se retrouvent au milieu de combats, qui ne sont pas forcément les leurs …et dont la compréhension dépassent l’entendement.
😪Je n’oublie pas non plus les Iraniennes en révolte contre les mollahs, qui depuis un an après la mort de Masha Amini se battent pour leurs libertés et leurs droits…Elles symbolisent en autre la rébellion du peuple iranien, qui s’est éveillé avec elles.
Chaque jour, certaines d’entre elles sont arrêtées et dans les prisons de la police des mœurs appelée Gasht-eErshad subissent des tortures, des humiliations et des viols. Certaines meurent de ces horreurs …
✅️Hommage à Nika Sharani, 16 ans disparue, alors qu’elle se rendait à une manifestation contre le voile. Elle sera retrouvée morte, couverte de bleus. Elle a sans doute été battue à mort par les autorités. Elle est le nouveau visage de cette révolte.
✅️Hommage à Armita Garward, décédée dans le métro après une altercation avec la police. Elle a chuté et elle est tombée dans le coma… mort cérébrale…. Son crime … ne pas avoir mis le hijab …
😪Les Pakistanaises sont dans le même cas que citoyennes iraniennes ou afghanes. Elles se battent contre les traditionalistes pour leurs droits
✨️✨️😪😪 Dédicace personnelle
Hommage à certaines femmes de ma famille… Votre courage, votre résilience pour vos enfants vous ont sauvé la vie, maintenues en vie et éveiller votre conscience pour partir…
Deux textes à la fin de cet hommage rendu au courage des femmes Afghanes résument à eux seuls la volonté de nous toutes à vivre dignement, dans le respect de nos droits et de nos libertés, notre volonté de résister, de combattre, …
Nous sommes chaque mot. Nous sommes chaque pensée que les auteurs ont voulu exprimer…
Ces paroles sont notre histoire, notre vie …
Tout est dit, tout est exprimé, tout est écrit … pour ne pas oublier ce qui a été subi …
Non, je n’oublie rien … Never …. 😪
Je vous propose ensuite de découvrir ou de redécouvrir pourquoi et comment cette journée a vu le jour
■■■ L’historique de cette journée dédiée à la lutte contre les violences envers les femmes (les origines, pourquoi cette date, le symbole représentatif)
Si vous souhaitez en savoir plus sur
➡️le choix ou l’histoire de cette journée
➡️sur les sœurs Mirabelle, choisies pour symboliser cet hommage international
➡️la décision de choisir le 25 novembre comme date
1/↪️Je vous donne rendez-vous sur le blog dans la rubrique Archives pour retrouver l’article de l’année dernière publié à cette occasion.
Dans Archives, il suffit de cliquer sur le mois de novembre 2022 et de le rechercher à sa date de parution, le 28/11/2023.
Je vous donne les références de la parution : :
"La violence envers les femmes n'a pas de périodes, ni de frontières ..."
(Évolution de la condition féminine et de la lutte contre les violences féminines à travers l’histoire)
Sa date de publication est le 28 novembre 2022
Bonne lecture
2/↪️Pour Facebook, le lien de cette parution est dans le post, qui annonce la publication de cet article hommage aux Afghanes sur le blog internet
3/↪️Pour Instagram, l’annonce de cette publication renverra au lien du blog, situé dans la bio de l’espace ….donc, il vous faudra le rechercher dans la rubrique Archives, une fois sur le blog, suivant méthode citée ci-dessus
Rien ne doit être oublier…. Ainsi la partie suivante est d’une utilité cruciale pour sauver une vie et se défendre contre toutes formes de haine et de racisme ….
■■■ Quelques informations capitales avant de prendre la route vers cette destination difficile…
Mais avant de nous lancer dans ce voyage… je dois encore vous livrer quelques informations importantes :
🛑🛑🛑Pour sauver une vie
●●Numéro de secours
3919 violences faîtes aux femmes
08 842 846 37 concerne toutes les victimes de violences.
●●La plate-forme Mémo de vie fédère 130 associations installées en région pour venir en aide aux femmes.
●●Pour plus d'aide, n'hésitez pas si vous êtes victimes ou si vous connaissez une femme subissant des violences, à vous rendre sur le site service-public.fr et de consulter l'article les violences faîtes aux femmes, journée internationale du 25 novembre 2022.
🛑🛑🛑 Condition d’utilisation/ Mise en garde
Cet article existe pour défendre et honorer les femmes afghanes, qui luttent chaque jour au péril de leur vie, pour leur liberté d’exister, d’être elles tout simplement.
Il a été composé pour ne pas oublier que dans ce pays, des femmes sont bafouées dans leurs droits sociaux et juridiques… jusque dans la mort. Leur stèle funéraire ne portent même pas leurs noms … Elles sont considérées comme inexistantes…
Bref, c’est un hommage aux courage de ces citoyennes
C’est l’objectif de ce post …. J’espère que vous avez compris
●●Cette publication n’est en aucun cas à caractère raciste, ni islamphobe … il ne sert en aucun cas la cause des xénophobes d’extrême droite…
●●Ce texte ne fait pas non plus l’amalgame entre cette idéologie diabolique que prône les talibans …. et la religion musulmane…. 🚩🚩EN AUCUN CAS🚩🚩
☪️☪️☪️D’ailleurs, Islam signifie la Paix … dans un sens, plus littéraire, ce mot désigne être en paix .. avec soi-même ou avec Dieu … ☪️☪️☪️
‼️Si vous vous reconnaissez dans l’une ou dans les deux interprétations racistes citées ci dessus :
Ne commencez même pas à lire l’article et d’ailleurs ne venez plus sur le blog des “Trois Espaces consacrés à l’Abbaye de Corbie du XII au XVe siècles… Diffuseurs d’histoire.” ‼️
✨️Les Trois Espaces et leur créatrice sont tolérants, pour l’amitié entre les peuples, le respect de la vie sous toutes ses formes ✨️
👉Tout est dit … concernant ma motivation tenace, les sources pour sauver une vie, les conditions d’utilisation, un renvoi à l’article de l’année dernière pour certains détails concernant cette journée. 🔺️
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Nous pouvons maintenant commencer ce voyage douloureux, marqué de souffrances et d’espoir, au cœur de la lutte historique des femmes Afghanes pour leur émancipation….
“Les femmes Afghanes : de la lumière à l’obscurantisme “
■■■Introduction :
État d’Asie Centrale, l’Afghanistan est un pays vers lequel convergent de multiples routes de l’histoire, parfois économique avec le commerce de la soie, tantôt conquérante avec cette volonté de prendre le contrôle de l'Inde à l’exemple d’Alexandre Le Grand. Il est aussi le berceau de vastes empires tel que celui de Kouchan. Région à la fois dominante ou dominée, enjeu stratégique, son destin à travers les âges fut mouvementé et sous le patriarcat des hommes.
Dans cette organisation sociale et juridique sous gouvernance exclusivement masculine, les femmes Afghanes ont su imposer les prémices d’une émancipation. Certes, celle-ci se limite aux milieux urbains et intellectuels, délaissant ainsi l’arrière pays aux mains des traditionalistes. Mais comme toute nouveauté à ses débuts, les campagnes sont souvent en retrait.
Cette libéralisation, perçue bien souvent par les conservateurs comme un tourbillon tumultueux, houleux, actif voit son expansion stoppée par les talibans, pour qui la femme est comme “un diamant qu’il faut protéger en le mettant dans un écrin…Pour ce faire, elle doit se cacher, se couvrir de la tête aux pieds”.
Cette vision primitive sonne le glas, qui allait réduire peu à peu à une peau de chagrin, puis à un tas de cendres les droits et les libertés des Afghanes.
Elles ne sont plus, elles n’existent plus … même la mort ne leur donne pas le statut d’être humain… Aucun prénom de leur vivant, alors encore moins dans l’au-delà… Elles sont des objets, des valeurs marchandes…
Comment a pu se produire un tel drame idéologique, tyrannique réduisant ainsi, sa population féminine à l’invisibilité, dans un pays où règne l’enrichissement culturel par la présence de différentes influences ethniques et religieuses, somme toutes minoritaires ?
C’est incompréhensible, qu’une nation comme l’Afghanistan, qui est qualifiée par de nombreux historiens comme un carrefour de l'Asie où se croisent des habitants d’origine turque, mongole, tadjike, persane, pachtoune nomade, bouddhistes… , n’est pas connue une société plus ouverte et en phase avec son temps. Au lieu d’être sous l’influence d’un tel phénomène, sa société s’est orientée vers une dominance patriarcale, traditionaliste et qui a sombré dans un intégrisme plus pervers et plus fatidique, notamment envers ses citoyennes.
Pourquoi une telle haine et une telle barbarie à l’égard des femmes ?
Sommes nous en présence d’une guerre contre les femmes afghanes ?
Les questions fusent, les “pourquoi” et les “comment” se multiplient à l’infini …
Est-il seulement possible d’établir cette problématique traditionnelle en essayant d’apporter des réponses épistémologiques comme nous aimons tant le faire sur d’autres thématiques…?
La réponse est évidente … Là où la souffrance sévit, se vit ou se voit, aucune argumentation n’est possible.
Néanmoins, un plan existe du mieux possible…:
Dans un premier temps, même si l’émancipation féminine semble démarrer au XX siècle, il faudra cependant, malgré la précarité des sources, se demander si l’histoire n’a pas enregistré dans ses archives la présence de femmes avec un rôle déterminant pour l’évolution et le développement culturel ou politique de l’Afghanistan.
Nous prendrons ensuite le chemin historique de l’émancipation des Afghanes avec des débuts prometteurs, une évolution fulgurante mais limitée par un conservatisme exacerbé dans les campagnes, qui finira par prendre le dessus.
A l’instar de la frise des souverains pontifes située dans la non moins célèbre Basilique Saint-Paul Hors des Murs (c’est l’une des quatre basiliques majeurs de Rome), nous allons à notre tour créer une galerie de portraits pour honorer ces résistantes connues, inconnues, exerçant en plein jour ou dans l’ombre pour que la génération d’aujourd'hui puisse vivre avec un soupçon de dignité et que celle de demain puisse avoir un avenir, exister pour continuer le combat jusqu'à la disparition définitive des talibans …
🟠🟠🟠 1/ Étoiles filantes dans la chronologie du temps, sont - elles des astres lumineux pour les combattantes du présent ?
Les historiens s’accordent sur le fait que l’émancipation des femmes commence avec le XX e siècle et il apparaît comme difficile de trouver une éventuelle interaction de leur part dans l’histoire de la société afghane avant cette date.
D’’après l’association NEGAR-soutien aux femmes d’Afghanistan créée en 1996, dans un post, publié sur leur site et ayant pour titre “Pièces historiques sur la condition des femmes en Afghanistan”, un livre de biographies sur les femmes du XIX e siècle, édité par une certaine madame Maga au début XX e siècle, indique que certaines d’entre-elles jouaient déjà un rôle déterminant dans divers domaines telle que la poésie, la musique, la calligraphie et tant d’autres choses.
Je ne suis pas en mesure d’attester la véracité de ce document. Mes recherches sont restées infructueuses. Je ne lui trouve aucune référence nulle part. Cependant, l’absence de preuve de l’existence de cet ouvrage n’écarte pas l’hypothèse de son inexistence. Pourquoi ne pas y croire ? … libre à vous de le décider cher public…
Il est vrai, je vous l’accorde que la société Afghane étant patriarcale, il semble que l’histoire n’est pas enregistrée avec précision leur intervention. Il s'avère donc difficile de trouver une trace nette et précise de leurs activités à travers le petit nombre de documents historiques retrouvés à ce jour …
Au vu des derniers événements actuels, il est possible d’extrapoler la supputation que ces dernières, dans une moindre mesure, ont toujours été présentes dans la vie politique et sociale. Mais leurs actions d'hier comme celles d ’aujourd'hui devaient être paralysées par le patriarcat.
Il convient, en outre, de souligner qu’en Afghanistan, la maison n’est pas seulement un espace privé. Elle est une autre partie de la société. Même cantonnées à leur domicile, elles ont pu à partir de ce lieu jouer un rôle sur la destinée de leur pays.
Invisible dans la société, elles sont pourtant présentes dans les flots de l’Histoire … Partons à leur rencontre….
↪️ A/ Un moyen âge marqué par une poétesse quasi mystique et une reine influente
✅️ ☆Rabia Balhki, la poétesse mystique ☆
Notre voyage dans le temps, sur les pas des premières femmes ayant manqué de leur empreinte la destinée de l’Afghanistan, nous amène au X e siècle pour commencer. Nous partons découvrir Rabia Balhki, également connu sous le nom de Rabia Quzdori ou Kurdari, qui vécut entre 914 et 943.
Célèbre à travers les âges et dans le monde Arabe, son talent littéraire et sa position sociale font d’elle une figure emblématique incontournable dans cette partie du monde. Poétesse d’origine persane et arabe, elle compose dans les deux langues, mais c’est la première à écrire des poèmes en persan, tous poètes confondus. Elle est l’une des rares femmes, que l’histoire Afghane est conservée dans ses trésors.
Les historiens n’ont pas beaucoup d’informations sur sa vie, considérée comme obscure. D’après les rares sources qui nous sont parvenues, nous apprenons que Rabia a vécu à la même époque que le poète Roudaki, mort en 940 ou 941 (poète perse qui est le premier à composer des poèmes dans l’alphabet perso-arabe. Il est en autre le fondateur de la littérature persane. Son œuvre est éclectique. Cela va du panégyrique au lyrisme amoureux…).
Elle est très attachée au Soufisme, une pratique ésotérique de l’Islam, qui vise à purifier son âme pour se rapprocher de Dieu.
Héritière d’une famille royale d’origine arabe, installée au Grand Khorassan (région historique, qui au Moyen Âge possède des frontières très variables. Elle fait partie du Grand Iran, qui est une expression utilisée pour désigner les zones où les langues iraniennes sont le plus parlées), Rabia apparaît dans le Lu hab ul Alhab, une compilation de poètes persans réalisée par l’écrivain Awfi, mort en 1242. L’auteur nous dit : “Bien qu’elle soit une femme, [elle] est supérieure aux hommes en terme de réalisations “
Au XVe siècle, elle fait partie d’un ouvrage qui compile le portrait de trente cinq soufies. Son auteur Djam, décédé en 1492, nous relate qu’elle est tombée amoureuse d’un esclave.
Ce qu’il faut retenir de ces divers ouvrages écrits sur les poétesses de cette région et dans lesquels sa vie est évoquée, que c’est une femme intelligente, une figure légendaire qui aurait écrit ses derniers vers avec son sang sur les murs de la prison, dans laquelle elle fut incarcérée par son frère en raison de son amour pour un esclave. Elle serait morte après que celui-ci eut ordonné qu’on lui ouvre les veines.
Devenue une figure mystique, son sanctuaire est situé dans le mausolée du Soufi au XVe siècle dans la ville de Balkh.
Célèbre encore aujourd'hui, bon nombre d'écoles, d’hôpitaux ou de routes portent son nom en Afghanistan, au Pakistan et en Iran.
Après Rabia, il faudra attendre plusieurs siècles pour que l’Histoire inscrive dans son cycle temporelle une nouvelle femme à la célèbre destinée dans le monde Afghan ….
✅️☆Goharshad Bègues (1378-1457), une reine influente☆
L’événement fort du XVe siècle est l’arrivée de la reine la plus célèbre de l’ère Timouride, Goharshad Bègues (1378-1457). Elle appartient à la noblesse persane et elle devient l’épouse préférée du shah Rukh, empereur de la dynastie Timouride, installée à Hérat..
Elle est la mère du prince astronome Ulugh Beg (connu surtout pour avoir dirigé l’équipe des tables sultaniennes d’un catalogue astronomique, qui est devenu une référence à son époque) et du prince bibliophile Bayshunghur 1 (ce fils assista son père dans ses travaux culturels et administratifs).
Elle est connue pour avoir apporté un vent de modernité à la société de son époque. Son rôle prépondérant sur la scène politique font que la culture et la langue persane se développent. Elle apporte son soutien aux arts et à la science. Elle encourage les philosophes, les hommes de sciences, les littéraires… Cette effervescence conduit à une renaissance artistique.
De nombreux monuments sont construits sous son règne, dont la fameuse medersa, madrasa en arabe classique avec son minaret, qui existe toujours.
Une medersa ou une madrasa est une école de théologie musulmane. Créée à l’origine au V siècle pour diffuser les doctrines religieuses, elles deviennent très vite des lieux centrées sur plusieurs savoirs : théologie musulmane dont les Hadith (terme désignant l’ensemble des traditions relatives aux actes du Prophète Mahomet et de ses compagnons), les mathématiques, la logique, les sciences naturelles tel que l’astronomie ou la médecine… bref …
C’est à côté du bâtiment de cette fameuse institution, que repose cette grande reine pour l’éternité.
Intrigante dans les affaires politiques du royaume, elle fut condamnée à mort en 1457 sur ordre d’Abu Said (grand émir de 1452 à 1469)
Après cette dernière, le désert historique s’installe de nouveau sur la place occupée par les femmes influentes dans les différentes sphères de la société … 400 ans vont s’écouler….
↪️ B / Une première domination traditionaliste ….mais balayée par les vents favorables de l’histoire, sous la forme de deux héroïnes : une épouse royale et une guerrière
✅️ ☆Une législation défavorable☆
Cependant, arriver à ce stade de notre cheminement, je dois vous relater un événement terrible du XVIII, qui aura son importance au cours du XIX e siècle.
En 1747, pour la première fois depuis l’existence de l’Afghanistan, les femmes reçoivent un statut juridique, afin de régulariser leur situation. Cette législation ne sera pas en faveur de ces dernières et confortera la position patriarcale des hommes
Le fondateur de l’Afghanistan actuel Ahsmadoshab Dourona va donc légiférer sur leurs droits. Voici quelques exemples : les filles n’ont pas droit à l’héritage, la veuve est obligée de se remarier avec un parent proche de la famille de son défunt mari, le divorce est interdit…
Ces lois vont être appliquées par chaque émir de la dynastie Pachtounes, écornant un peu plus au passage la vie des femmes, qui sont discriminées et persécutées.
Nous pouvons dores déjà remarquer l’Afghanistan d’aujourd'hui. Les Afghanes de notre époque souffrent autant que celles du XVIII e siècle, où les règles ne sont faites que par les hommes pour les hommes et rendant invisible les femmes.
✅️ ☆Halima, épouse royale☆
Au milieu du XIX siècle, cette jurisprudence va connaître un revirement.
En 1844, l’émir Abdheramane monte sur le trône. Sa femme Halima, connu sous le nom de Bobo Jan, qui est une intellectuelle, une poétesse… et très active dans la vie politique, connaît les difficultés rencontrés par les Afghanes.
Elle réussit à influencer son mari, qui finit par abroger cette législation de 1744 et créer de nouvelles lois favorables à ces dernières tel que l’interdiction des mariages des mineurs et forcés, la liberté de choisir son mari …
Néanmoins, le règne de l’émir n’est pas orienté pour l’amélioration du statut féminin. Les archives, certes peu nombreuses, témoignent d’une royauté conquérante qui veut dominer les terres centrales et s'oppose ainsi aux Hazaras, qui une fois capturés seront vendus comme esclaves, des tortures se produisent et des viols ont lieu…
✅️ ☆Shirin Hazara, la guerrière☆
Au milieu de ce chaos, la mémoire collective des Hazaras raconte qu'une jeune fille du nom de Shirin Hazara a pris les armes pour défendre son peuple et se rebeller contre l’émir. Vaincue, sur le point d’être fait prisonnière, elle se suicida avec le reste des guerriers. Mythe ou légende ? Elle semble appartenir au folklore de son ethnie. Les sources historiques, qui peuvent révéler une mine d’or par moment, sont cette fois-ci avares sur son cas…
Même les maigres détails historiques ne donnent pas une conclusion plausible
↪️ C/ Une résistance face à l’occupant anglais : une héroïne nationale, surnommée la “Jeanne d’Arc de l’Afghanistan”
Nous terminons notre première étape avec l’'héroïne Malalai Anaa (1861-1880). Elle est considérée comme la Jeanne d’Arc de l’Afghanistan du à sa participation à la seconde guerre Anglo-afghane , qui oppose les britanniques aux Afghans, dont la cause est la seconde invasion du raj britannique.
Native d’un petit village, situé non loin de Maiwand, elle participe à l’effort de guerre et soutient les soldats en fournissant eau, nourriture, munitions ou en soignant les blessés.
Elle finit par prendre part à la guerre lors de la bataille de Maiwand, le 27 juillet 1880. Les forces britanniques prenaient le pas sur l’armée Afghane, en dépit de sa supériorité numérique. En plein cœur des combats, Malalai brandit son voile comme étendard ou le drapeau de l’Afghanistan. Les versions divergent sur ce détail. Tour en brandissant sa bannière , elle galvanise les troupes par ses chansons. Elle continue de chanter jusqu'à ce qu’elle soit touchée par les balles de l’ennemi.
Grâce à ses chants patriotiques, ce jour-là, l’armée anglaise fut mise en déroute et dut se réfugier dans la ville de Kanshdahar.
Ayub Khan, à qui on attribue cette victoire, lui rend un vibrant hommage tout en reconnaissant son courage. Elle est enterrée dans son village natal.
C’est sans surprise que les sources historiques britanniques ne la mentionnent pas concernant les faits de cette bataille. Un oubli peut-être ? Elle n’a pas retenu l’attention des anglais ? … les hypothèses sont nombreuses….
Néanmoins pour l’Afghanistan et surtout pour les femmes, elle devient un symbole fort mettant ainsi en évidence le rôle fondamental que ces dernières peuvent avoir dans la vie politique, économique, sociale, militaire ou dans l’histoire de leur pays.
Son nom, lorsque les parents décident de nommer leur fille à la naissance, fait partie de la liste des prénoms féminins les plus attribués. D’ailleurs, certaines deviennent célèbres pour leur militantisme en faveur du droit des femmes et parfois même au péril de leur vie.
Nous pensons très fort et nous rendons hommage pour son courage, à la journaliste,, Malalai Maiward, morte pour avoir milité pour que les femmes gardent leur indépendance, leur liberté. Figure médiatique, elle fut assassinée par des hommes de l’EI ( État Islamique), alors qu’elle se rendait au travail.
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Ainsi s'achève cette première partie. Malgré un héritage présent, mis au jour par les rares sources découvertes, notre conscience collective pense que les Afghanes n’ont pas de présence historique avant le XX siècle … Les médias nous ont plus ou moins confortés dans cette opinion ou est ce notre manque de curiosité pour arriver à une telle conclusion ?
Le débat reste entier
Néanmoins, il faut se rendre à l' évidence, poétesse, reines influentes ou héroïnes de guerre, ces femmes ont peut-être laisser leur nom dans la chronologie des faits ou inspirer leurs descendante dans leur lutte contre les talibans, mais il est impossible de voir en elle les prémices d'une émancipation féminine.
En dépit de la présence menaçante d’un intégrisme latent et enfin dominant, le XX e siècle et le début du XXI jusqu’en 2021 sont les périodes décisives de cette volonté de se libérer du patriarcat.
🟠🟠🟠 2/ L’émancipation des femmes Afghanes : une réalité dans l’histoire de l’humanité ou une faible étincelle dans cet obscurantisme religieux….?
↪️ A / Une émancipation prometteuse, mais fragile devant les affres de l’Histoire
L’histoire retient que l’émancipation des citoyennes Afghanes commence au XX e siècle, précisément dans les années vingt, avec l’avènement du roi Amanullah kahan, qui fut l'instigateur d’un vaste programme de modernisation, notamment en ce qui concerne la condition féminine.
Sous son régne, le mariage forcé et la polygamie sont interdit. Les filles reçoivent une éducation et font des études. La première association féminine en soutien aux femmes voit le jour en 1919 et comprend cinquante membres. En 1921, le premier journal hebdomadaire féminin “Ershacte-Naswan” est publié. Douze femmes sont élues à l’assemblée nationale “Majless i Bozorg”
La société change, évolue, les femmes trouvent leur place et ont des responsabilités jusque dans la sphère politique.
Hélas cette période faste n’est que de courte durée. En effet, ces différentes décisions innovantes mécontentent le pays et le roi finira par être renversé en 1929
Son successeur Habibullah Ghazi, qui se qualifie comme “le serviteur de la religion et le messager de Dieu”, va établir pendant neuf mois, un régime religieux autocratique. Il va, par ailleurs, annuler toutes les réformes de son prédécesseur, surtout celles en faveur des femmes.
Il convient de noter, que son “bon souvenir”et ses idées monstrueuses ont grandement influencé l’idéologie des talibans, lors de leur création en 1994.
Ce despote va être renversé en octobre 1929 par Mohammad Nadir khan et son cousin.
↪️ B/ Une évolution fulgurante… mal vécue par les campagnes conservatrices :
Mohammad Nadir Khan est proclamé roi de l’Afghanistan. Les principales avancées pour les femmes durant sa souveraineté sont l’accès des filles à l’université en 1945, de ne plus porter le chadri. Forcer une femme à porter le voile est un acte condamnable par la loi.
En 1963, six Afghanes participent à l’élaboration de la constitution qui fait de la royauté, une monarchie constitutionnelle. Elles obtiennent le droit de vote au même titre que les hommes et quatre d’entre-elles sont élues à l’assemblée. En 1965, une députée devient ministre de la santé.
Ces changements se cantonnent à la capitale et aux milieux intellectuels. Les campagnes, qui sont souvent pauvres et éloignées de ce monde en plein évolution, restent sous la coupe des traditions ancestrales. Les filles ne sont pas des êtres humains. Elles sont une valeur marchande, un objet à acheter ou une monnaie d’échange. Ainsi, les familles continuent de vendre leur fille pour le mariage ou obtenir à manger. Les parents les échangent contre un terrain. Les exemples de ce type sont légion dans ces régions enclavées. Elles n’adhèrent pas à ces nouvelles mesures.
Cette nouvelle perspective d’évolution va connaître de nouveau un arrêt brutal avec la chute de la monarchie en 1973, dont les causes principales sont les sécheresses successives et les famines, qui engendrent des révoltes…
Néanmoins après avoir subi une instabilité politique entre 1973 et 1978, les femmes ne perdent pas leur avancée sociale. D’ailleurs l’Association révolutionnaire des femmes en Afghanistan œuvre à la défense de leurs droits.
En 1978, un régime pro-sovietique voit le jour. Des réformes sont promulguées pour que les Afghanes deviennent des citoyennes à part entière. Parmi ces nouveaux amendements, nous pouvons retenir l’égalité homme- femme, l’école obligatoire pour les filles, la suppression de la dote, le voile interdit dans l’espace public
Évidemment, comme c’est le cas à chaque fois, les villages qui restent sous l’emprise des dirigeants conservateurs, ne souhaitent qu’une chose, que l’état reste conservateur et ancrée dans la religion, dont les interprétations des écritures sacrées semblent de plus en plus douteuses au fil du temps, s’éloignant ainsi du “discours” de bienveillance des origines.
Entre 1979 et 1989, une guerre qui va durer dix ans, va opposer un état Afghan laïc soutenu par l’URSS aux moudjahidines du peuple, une tendance religieuse traditionaliste, qui a le soutien des États-Unis.
Les seconds l’emportent … L’URSS est emporté peu de temps après avec la fin du communisme et la volonté des peuples à vivre démocratiquement.
↪️ C/ La lente descente aux enfers …
En 1992, après le départ et la fin des soviétiques, la charia est établie. Le sort des femmes se dégradent à la fois pour des raisons économiques et militaires. Elles vivent une période de régression concernant leur droit et leur condition de vie. Elles sont privées de certaines libertés fondamentales….. c’est le règne des seigneurs de guerre, dont la pensée et l’allure sont annonciatrices de l’ère Al Qaida..
En 1996, les talibans, ce groupe intégriste qui fut créé en 1994, prend le pouvoir. Sous leur gouvernance, les Afghanes n’ont plus le droit de faire des études, ni de travailler. La burqa devient obligatoire. Celles qui refusent de la porter sont sévèrement réprimées…
Cependant, une lumière d’espoir se profile en 2001 avec l’intervention des Occidentaux, suite aux événements du 11 septembre 2001.
↪️ D/ Un dernier espoir avant l’obscurantisme…
Grâce aux actions militaires de l’Occident, qui ont chassé les talibans du pouvoir, des améliorations ont eu lieu pour les femmes, en dépit d’un bilan très mitigé, voir négatif . Les seigneurs de guerre remplacent les chefs des talibans. Corruption et crime règnent sur ce pays avide de libertés, de laïcité et de démocratie…. du moins pour une partie de la société.
Cependant, les Afghanes peuvent de nouveau étudier et avoir un emploi. Certaines accèdent à un poste de ministre, d’autres deviennent députés. Des femmes sont avocates, juges…
Elles entrent dans la police. D’ailleurs, au fil des années, leur nombre augmente. Hélas, il ne faut pas se voiler la face, les femmes policières sont très mal acceptées et souvent tuées par les talibans.
Ces avancements sont comme autrefois limités aux grandes villes et souvent de manière superficielle.
En effet, même si les citoyennes Afghanes comptent dans leurs rangs des actrices, des journalistes…, leur sort reste toujours incertain …
Au sein même de la vie politique, leur rôle est souvent remis en cause par les députés ultraconservateurs, qui réussissent même à éviter qu’une loi condamnant les violences faites aux femmes, ne soit votée.
D’ailleurs durant cette parenthèse d’émancipation, somme toute relative, les violences domestiques, les viols, les meurtres, les attaques à l’acide persistent et augmentent
Certaines femmes militantes ou politiques sont victimes de meurtres,d'attentats….
Cette paix si fragile et si peu protectrice se retrouve menacée par les talibans, qui recommencent une guérilla dans les campagnes… Le Diable est de retour …
Cette doctrine infernale revient au pouvoir en août 2021. Il restaure le voile islamique pour toutes les femmes. Malgré la promesse de respecter leurs droits, les talibans vont mettre un terme à leurs libertés.
Les actes d’intimidation et de répression à l'égard de celles qui ont un rôle dans la sphère civile se multiplient et s’intensifient. Les écoles pour les filles sont fermées et interdites à partir de douze ans.
Les universités qui avaient rouvert pour les étudiantes avec des classes non mixtes sont définitivement fermées. Les parcs où elles pouvaient se rendre certains jours sont interdits. Les ONG n’ont plus le droit de les embaucher. Les instituts de beauté sont fermés…
Parallèlement à ce voile d’obscurantisme qui s’abat un peu plus chaque jour sur elles, la vente des fillettes, des mariages forcés et précoces augmentent …
Tout ce qui fait leur existence, leur présence au sein de ce pays est réduit à néant …
Elles n’existent plus, elles ne sont plus … même la mort ne leur rend pas leur dignité.
Ce soleil renaissant a de nouveau cessé de briller sur elles, “sur leurs droits et leur liberté. Cette nuit sombre aux couleurs du fanatisme les avait englouti pour ne faire d’elles que des esclaves, des objets, des êtres insignifiant, …” ( cf “ l’Afghanistan : le dernier avion avant l’obscurantisme de Severine Abdellaoui-Chatelain)
Ce vent de liberté à peine retrouvé, à peine effleuré est balayé de nouveau par cet obscurantisme, cette idéologie d’un autre temps…
Les portes de l’enfer se sont refermées sur elles…
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Cependant, au milieu de cette nuit sombre sans étoiles, un espoir se profile… une résistance s’installe …
Dans l’ombre, des voix s’élèvent, des femmes résistent…
Au péril de leur vie, elles continuent à soigner, à enseigner, à ouvrir des commerces, à travailler …. pour ne pas oublier qu’elles existent, que leur vie compte, que demain un avenir les attend…
Je vous propose maintenant de partir à la rencontre de certaines d’entre elles qui ont lutté ou continuent le combat contre cette idéologie et pour leur émancipation ….
🟠🟠🟠 3 / Une frise historique pour rendre hommage à ces résistantes : “Les Glorieuses Guerrières Afghanes luttant pour les droits des femmes” :
Nous allons maintenant dresser une galerie de portraits pour apprendre à connaître ces femmes, ces glorieuses guerrières qui combattent chaque jour la société patriarcale et les talibans pour que leurs concitoyennes puissent vivre dans des conditions dignes et que la génération de demain ait un avenir.
Certaines, dans ce combat, ont payé de leur vie… Cette fresque, comme la frise des papes de la Basilique Saint-Paul-hors-des-Murs à Rome, sera donc en outre, un moyen de se souvenir, de ne pas les oublier… et surtout pour que leur combat ne tombe pas dans l’oubli. .
Commençons si vous le voulez bien, notre chemin du souvenir…
MALALAI MAIWARD : “UNE JOURNALISTE MILITANTE DEVENUE UN ANGE”
Souvenez-vous, que nous avons déjà entamé notre frise concernant “les Glorieuses Guerrières Afghanes luttant pour les droits de la femme”, créée pour l’occasion, lorsque nous avions évoqué une héritière de Malalai Anaa (1861-1880) : Malalai Maiward, cette journaliste abattue par l’ état islamique pour son activisme. Nous ne reviendrons pas dessus. Voilà une de nos premières étoiles d'espérance, poursuivons …
SORAYA TARZI : “UNE REINE EN AVANCE SUR SON TEMPS, UNE PRÉSENCE HISTORIQUE…”
Fille d’un intellectuel et chef Afghan, elle reçoit de son père une solide éducation et sa pensée progressiste. De sa mère, une syrienne féministe, elle hérite son militantisme.
Pendant les dix ans de règne de son mari Amanullah kahan, elle aura offert aux femmes Afghanes une lueur d’espoir, la promesse d’un avenir prometteur pour l’émancipation féminine. Elle a vivement encouragé ses compatriotes à prendre leur place dans les différentes sphères de la société, à combattre la domination patriarcale…
Elle a entrepris une révolution et elle a réussi à associer son mari à son œuvre. Par le biais de réformes visant à moderniser le pays, il a su imposer des mesures favorables pour celles-ci. Elle a multiplié les voyages pour informer ses concitoyennes sur leurs droits et sur l’importance de l’éducation.
Son investissement est tel que lors du septième anniversaire de l’indépendance de l’Afghanistan, elle prononça lors de son discours “l’indépendance appartient à nous tous. Êtes-vous vraiment convaincus que notre nation n’a besoin que des hommes pour la servir ? Les femmes doivent elles aussi assumer leur rôle comme dans les premières années de la nation et de l’Islam… Nous devons tous essayer de nous instruire autant que possible”
Soraya et son mari n’ont pas suffisamment pris conscience du poids des traditionalistes dans le paysage Afghan. L’Afghanistan n’est pas prête pour une telle évolution qui fut trop rapide. Leur précipitation provoqua leur chute…
Elle a vu le jour en exil à Damas en 1899 . Elle finit sa vie et elle s’éteint à Rome en 1968, loin de ce pays qu'elle aimait tant.
Si le roi apparaît comme un grand réformateur, c’est Soraya qui fut le moteur de son programme.
Dans l’esprit des Afghanes d’aujourd'hui, elle est toujours présente et cette volonté d’éduquer reste la clé pour que le changement s'opère.
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MEENA KESHWAR KAMAL :”LA POÉTESSE MILITANTE, UN MODÈLE ”
Née le 27 janvier 1956 à Kaboul et morte assassinée le 4 février 1987 à Quetta au Pakistan, elle est la fondatrice de l’Association Révolutionnaire des Femmes en Afghanistan en 1977. Leur action associative est de lutter pour les droits humains et la justice sociale en Afghanistan, ainsi que pour la liberté de parole.
Pendant son combat contre l’intervention soviétique et pour le droit des femmes, elle composa ce poème :
“Je ne reviendrai pas”
Je suis la femme qui s’est éveillée
Je me suis levée et me suis changée en tempête balayant les cendres de mes enfants brûlés
Je me suis levée des ruisseaux formés par le sang de mon frère
La colère de mon peuple m’a donné la force
Mes villages ruinés et incendiés m’ont remplie de haine pour l’ennemi,
Je suis la femme qui s’est éveillée,
J’ai trouvé mon chemin et je ne reviendrai jamais.
J’ai ouvert des portes closes par l’ignorance
J’ai dit adieu à tous les bracelets d’or
Oh compatriote, je ne suis plus celle que j’étais
Je suis la femme qui s’est éveillée
J’ai trouvé mon chemin et je ne reviendrai jamais.
J’ai vu des enfants sans foyer, errant pieds nus
J’ai vu des promises aux mains tatouées de henné en habit de deuil
J’ai vu les murs géants des prisons avaler la liberté dans leurs estomacs d’ogres
Je suis ressuscitée parmi des gestes épiques de résistance et de courage
J’ai appris le chant de la liberté dans les derniers soupirs, dans les vagues de sang et dans la victoire
Oh compatriote, oh frère, ne me considère plus comme faible et incapable
Je suis de toute force avec toi, sur le chemin de la libération de mon pays.
Ma voix s’est mêlée à celle de milliers d’autres femmes qui se sont levées
Mes poings se serrent avec les poings de milliers de compatriotes
Avec toi, j’ai pris le chemin de mon pays,
Pour briser toutes ces souffrances et tous ces fers,
Oh compatriote, oh frère, je ne suis plus celle que j’étais
Je suis la femme qui s’est éveillée
J’ai trouvé mon chemin et je ne reviendrai jamais
Meena Keshwar Kamal
Ce poème décrit sa personnalité, sa destinée, son choix qui est de militer, de combattre pour la liberté et les droits des femmes. Se sentant menacée, ce texte est prémonitoire, elle savait qu’un jour des extrémistes viendraient lui ôter la vie. En composant cette poésie, elle avait deviné sa destinée et les vers qui laissent supposer une telle pensée sont les suivant : “J’ai trouvé mon chemin et je ne reviendrai pas” ou encore ce dernier qui illustre parfaitement, ce ressenti à mon avis : “J’ai appris le chant le la liberté dans les derniers soupirs, dans les dernières vagues de sang …”
Qui est - elle vraiment pour que certaines personnes aient décidé ce jour fatidique de la tuer? Quel héritage transmet-elle à la génération d’aujourd'hui, qui continue cette lutte ? Quel symbole pour ces résistantes ? Découvrons sa personnalité…
Étudiante, elle se lie aux mouvements activistes. Très vite, elle abandonne ses études pour se consacrer à la défense des droits de l’homme et à l’éducation des femmes. Elle créa de nombreuses écoles pour les enfants ainsi que des centres artisanaux pour les femmes réfugiées au Pakistan. Après la fondation de l’association, elle crée en 1981 un magazine bilingue “Payam e Zam”(Message de femmes), dans lequel, ses nombres écrits défendent la cause féminine en s’opposant aux crimes des fondamentalistes.
En raison de ses actions, elle reçoit de nombreuses menaces de mort et elle fut assassinée le 4 février 1987. Elle n’avait que 31 ans. Son combat se servait des traditions comme outil de lutte pour libérer les femmes. Elle avait compris que l’Afghanistan était profondément imprégnée par les coutumes d’un autre âge, Contrairement à Soraya, qui n’avait pas pris en compte cette information, Meena a su le mettre à profit. Durant ses campagnes de sensibilisation, elle montrait aux femmes qu'elles ne sont pas inférieures aux hommes.
Après sa mort, les membres de son association vont continuer sa bataille entamée en 1977. Elles entrent dans la clandestinité par peur des représailles.
Trente ans après, des milliers d’Afghanes se reconnaissent en elle et continuent de porter le flambeau, d’aller au front pour que leur existence soit reconnue à leur juste valeur.
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SIMA SAMAR : “FEMME POLITIQUE AFGHANE, L’ESPOIR D’AUJOURD'HUI ”
Née en 1957 à Jaghori, originaire d’une minorité chiite traditionnelle persécutée, les Hazaras, elle est la première femme de cette ethnie à faire des études et à obtenir un diplôme en médecine.
Membre de l’association révolutionnaire des femmes Afghanes, qu’elle quitte en 1989, elle finit par s’exiler au Pakistan en 1983. Elle fonda Shabada, qui est une organisation caritative et associative pour les femmes, qui gère plusieurs hôpitaux et une cinquantaine d’écoles
À la chute du régime des talibans, elle retourne en Afghanistan et elle participe à la vie politique en étant nommée vice -présidente du cabinet provisoire d'Hamid Karzai. Elle est ministre de la condition féminine de 2001 jusqu'en 2003. Alors en conflit avec ses membres les plus religieux, elle s’en va du gouvernement.
Malgré son départ, elle œuvre énormément pour les droits des citoyennes Afghanes. Pour Sima Simar, l’outil le plus puissant pour lutter contre l’ignorance est l’éducation disait-elle lors de son interview à Paris Match en 2022. D’ailleurs, lors de la première période des talibans, elle dirigeait seule l’unique lycée pour les filles du pays. Elle ajoute lors de cette entrevue qu’elle n'hésitera pas à le refaire.
Elle est le témoin vivant qui a vu l’Afghanistan se relever doucement de ses cendres, malgré une corruption latente, durant cette relative parenthèse de paix, qui dura vingt ans et aussi de sa rechute dans les abîmes de l’enfer. Elle a vu un Kaboul détruit par trois guerres (celle contre les soviétiques, les moudjahidines, les talibans) sortir de l’ombre.. Les améliorations sont sensibles L’économie se redresse. En dépit de la présence des violences domestiques ou répressives, les droits fondamentaux envers les femmes sont reconnus par la législation. Les Afghanes militantes, résistantes de la première heure sortent de l’obscurité et s’affirment….
Puis à nouveau, tout s’effondre … l’histoire se répète… l’Afghanistan semble être dans une roue infernale, qui donne l’impression de ne jamais pouvoir en sortir. Tout comme autrefois, les campagnes dominées par les traditionalistes ont été le terreau des fondamentalistes, qui ont repris la guérilla. Cette guerre entreprise par les talibans aura eu raison de cette nouvelle avancée. Cette nouvelle perspective est différente de la première, durant laquelle leurs agissements pour anéantir les droits et l’existence des femmes étaient graduels. Cette fois, après une promesse aux allures de mensonges, elle est brutale et prend les apparences d’un clap de fin, “The End”.
Pendant cette rencontre avec la journaliste du magazine Paris Match, Sima Samar précise que pour sortir l’Afghanistan de cette situation, il faudra négocier avec ces monstres, en les traitant comme des VIP mais en définissant les lignes rouges à ne pas franchir, de réclamer des réformes contre des largesses financières.
N'étant plus au cœur de la résistante, elle n’arrête pas pour autant son combat. Elle est depuis 2002, présidente de la Commission indépendante des droits de l’homme en Afghanistan. Elle a donc entre ses mains, le pouvoir d’enquêter sur les violations des libertés de la personne et de poursuivre en justice. En, 2009, l’état canadien la nomme officier temporaire de l'Ordre du Canada pour ses efforts. Nommée la même année au prix Nobel de la Paix, elle reçoit le titre de Nobel alternatif en 2012.
Sa détermination et son courage font d’elle un exemple pour la génération d’aujourd'hui entrée en résistance contre ces démons. C’est une héroïne des temps modernes, que rien ne peut arrêter.
MALALAI JOYA : “UNE GUERRIÈRE CONTRE LES SEIGNEURS DE GUERRE. L'ESPOIR DE DEMAIN, UN AFGHANISTAN DÉMOCRATIQUE “
Née le 25 avril 1978, Malalai Joya n’a que quatre ans lorsque son père, parti rejoindre l’armée rebelle en lutte contre les soviétiques, revient à la maison avec une jambe amputée. Militant démocrate, il n’a pas pu finir ses études de médecine et fut contraint de partir. Exilée d’abord en Iran, la famille vit dans un camp de réfugiés. Les enfants Afghans n’ont pas l’autorisation de fréquenter les écoles iraniennes. Devant ce constat , ses parents décident de rejoindre le Pakistan. Malalai Joya sera scolarisée dans une des écoles fondées par l’Association Révolutionnaire des Femmes en Afghanistan, créée en 1977 par Meena Keshwar Kamal. Elle fait de brillantes études et obtient son baccalauréat.
C’est une discussion avec son père sur l’Intifada et les Palestiniens, qui la fera basculer dans cette volonté de libérer les femmes du joug des traditionalistes et de les faire émerger dans la société. Donc après le départ des Russes, elle décide de partir et sa famille la suit en Afghanistan en 1998. Le pays est alors aux mains de ces démoniaques, les talibans.
Devant le comportement et les exactions de ces derniers à l’encontre des Afghanes, elle devient militante et résistante. Elle rentre dans la clandestinité pour prendre en charge un dispensaire et donner une scolarité aux jeunes filles. Elle dirige alors l'organisation non gouvernementale pour la promotion des femmes Afghanes, qui apporte une aide pour les soins et la formation professionnelle pour une autonomie financière.
De cette période difficile dans les caves d’Hérat, puis dans sa province natale Farah, elle se souvient de ces héros du quotidien, qui resteront anonymes cependant. Mais, leur acte, celui de se faire passer pour un frère, un mari ou un père auprès d’une femme seule, qui allait au marché ou se promener dans les rues, a permis à bon nombre d’entre-elles d’avoir la vie sauve ou de ne pas être battues…
Remarquée pour sa motivation à faire de l'Afghanistan un état démocratique, elle a toujours refusé d’être la figure de proue de l’ingérence humanitaire occidentale dans son pays. Pour elle, l’intervention de nos gouvernements, notamment celui des USA, n’avait pour but que de débarrasser l’Afghanistan des talibans. Le sort des femmes n’était qu’un détail faisant partie d’un vaste programme qui accompagnerait cette paix étrange et paradoxale.
Dans ce climat extrêmement suspect, la vision d'après-guerre des forces de l’OTAN ne correspond pas avec celle du peuple Afghan. Là où un pays comme la France voit un héros ou une légende dans la personnalité de Massoud, les Afghans voient un boucher sur lequel crachait. Des atrocités ont été commises sous ses ordres. Pour notre héroïne, il fait partie de ces gens qui ont détruit Kaboul et ont réduit à un tas de cendres sa patrie de 1992 à 1996 . Ils ont participé selon elle à la fermentation, qui allait donner le jour à ce fléau, les talibans.
Dans ce pays ruiné économiquement, politiquement et dans lequel règne un chaos humanitaire invraisemblable, les Occidentaux ont remplacé les chefs militaires d’hier par des seigneurs de guerre, qui ont aussi participé à le détruire.. Malalai Joya précise que les États-Unis et leurs alliés n’ont rien apporté de nouveau à son pays. Ils ont juste placé leurs pions. Les terroristes d’hier sont devenus les légendes d’aujourd'hui. Si l’Afghanistan est un carrefour de l’Asie, pour Malalai, cette position stratégique est une malédiction car de tout temps et surtout au XX et XXI siècle, des puissances ont voulu s’emparer de cette région et certaines ont même soutenu le terrorisme pour défendre leurs intérêts. Ils utilisent l’Afghanistan dans leurs jeux de pouvoir.
L'Afghanistan démocratique est inexistante… Là corruption et les crimes restent nombreux, notamment à l’égard des femmes. L’OTAN n’a pas apporté non plus l’école pour les jeunes filles. Elle existait déjà. Les professeurs, pas toujours formés, enseignaient dans des bâtiments en mauvais état. La journée de cours ne dépassait pas les trois heures. Malgré un apport financier de plusieurs millions de dollars, le peuple reste encore en grande partie illettré et meurt de faim.
C’est pour mettre un terme à ce capharnaüm de chefs de guerre et d’intégrisme, qu' en 2003, elle décide de se présenter aux élections des délégués de sa province. Elle sera envoyée comme le reste de ses collègues à Kaboul pour participer à la rédaction de la nouvelle constitution. Le 17 décembre 2003, elle prend le micro pendant quatre vingt dix secondes pour accuser de crimes envers ses compatriotes, ceux qui siègent à cette époque au gouvernement et pour demander qu’ils soient jugés. Ces quatre vingt dix secondes sont historiques et la font rentrer au firmament de l’histoire de l’Afghanistan. Elle provoque la colère de l’assemblée. Elle se fait insulter. Elle met au grand jour cette vérité à demi cachée. Sa vie s’en trouve à jamais bousculée, elle devient une cible de choix pour les intégristes … Dès cet instant, sa popularité ne cesse de croître…
Élue au parlement en 2005, à vingt-sept ans tout juste, elle devient la plus jeune élue. Elle ne cessa pas durant son mandat de dénoncer les seigneurs de guerre, l’ingérence des puissances étrangères, les violations faites aux droits des femmes, les trafics et la corruption. Expulsée du parlement en 2007 pour avoir comparé les députés à des animaux dans un zoo, régulièrement menacée de mort, Malalai Joya porte en elle les stigmates de la guerre, de l’exil, des effets néfastes des taliban. En dépit de son vécu personnel, son objectif principal est que les femmes puissent avoir un statut social, une autonomie économique et politique… Elle a travaillé durement avant, pendant et après son mandat pour faire de sa patrie une démocratie laïque et mobiliser les femmes pour leurs droits …
Malalai Joya est considérée comme la femme la plus courageuse d’Afghanistan. Cette glorieuse guerrière dénonce les seigneurs de guerre et leurs exactions Elle milite pour un Afghanistan laïque et démocratique, dans lequel les femmes seraient des citoyennes à part entière
Elle représente sans doute leur dernier espoir, leur avenir ….
Elle dit que “son premier enfant, sa première mère est son pays… “
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Nous terminons notre frise historique sur les Glorieuses Guerrières Afghanes luttant pour les droits des femmes avec ce dernier portrait. Les héroïnes sont extrêmement nombreuses et leur nombre est quantitatif devant l’ampleur du phénomène intégriste engendré par les talibans. Je ne peux hélas pas toutes les citer…. à mon grand désarroi….
Néanmoins, inconnues, méconnues ou même célèbres, je les honore. Elles sont pour moi comme pour d’autres femmes, un exemple, un modèle, … à suivre, à soutenir…. Sans ces héroïnes, l’émancipation des femmes Afghanes n’auraient, malgré la présence d’un patriarcat prépondérant, jamais commencé et encore moins exister…
Évidemment, le militantisme pour la cause féminine ne s'arrête pas aux frontières de ce pays. De tout temps et à travers le monde, des résistantes se sont battues, se battent et se battront encore pour que chaque citoyenne ait ses droits, ses libertés, son existence reconnus …. Les femmes ne sont pas inférieures à l’homme, ni à côté de lui, … nous sommes son égal…
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■■■Conclusion
Voilà, nous sommes arrivés au terme de cette publication qui ne nous laisse pas indemne. En tout cas, pour moi c’est le cas. Je vous avais prévenu dès le départ que ce voyage au cœur de l’histoire des femmes Afghanes, serait difficile, émouvant, rempli de souffrance…. mais aussi d’espoir. Je pense que comme moi, vous avez vécu leur douleur, leur courage, leur force, à devoir constamment se battre, militer contre cette société patriarcale, qui ne les reconnaît pas comme des êtres humains à l’égal des hommes. Ce conservatisme a anéanti régulièrement leur émancipation naissante
L'Histoire même de ce pays ne retient que quelques grands noms et ce maigre panthéon féminin fait pâle figure par rapport à celui d’autres nations, dans lesquelles les femmes ont joué un rôle prépondérant sur la scène politique,sociale, juridique ou artistique. Ce passé évasif , peu évoqué dans les médias, a formaté la conscience collective, au point de penser que leur histoire ne commence qu’aux XX e et XXI siècles.
C’est un combat difficile, même durant cette dernière parenthèse de paix étrange et paradoxale que l’Afghanistan a connu ces dernières années après l’intervention des forces occidentales. Paradoxe car au moment où les femmes acquièrent un rôle politique, une partie d’entre elles vivent dans la pauvreté, sont toujours considérées comme des objets à vendre, subissent la répression…,Les violences domestiques et les assassinats sont légions….,Durant cet interlude, leur statut continue d’être bafoué ..
Août 2021 sonne le glas de cette parenthèse et entérine une nouvelle fois cette libéralisation somme toute relative… Les Talibans sont de retour, les promesses ne sont pas tenues…. Leur liberté est partie avec le dernier avion qui quittait le tarmac de l'aéroport de Kaboul. … Le rideau de l’obscurantisme allait réduire en cendres leurs droits et se refermait sur ces dernières… Elles disparaissent…
Cependant, au cœur de l’enfer … un espoir surgit … des femmes résistent, militent et œuvrent pour que les Afghanes se conjuguent au présent et au futur … et qu’elles ne soient pas un vague souvenir du passé…
À la question, comment un carrefour de l’Asie, où se croisent diverses ethnies et religions, a pu sombrer dans cette idéologie sans fondement ? Nous pouvons répondre que le conservatisme des campagnes en est la cause… C’est un début de réponse, mais nous ne pouvons nous contenter de cela car c’est un peu réducteur… Des états ont participé à ce phénomène, notamment les soviétiques, les États-Unis qui ont favorisé les moudjahidines, les chefs de guerre, qui se sont déchirés entre eux… un terreau fertile pour cette doctrine infernale…
Quelle réponse apportait à celle qui suggère qu’une guerre pourrait exister contre les femmes afghanes ? Il suffit de se rendre compte que cette infamie est le résultat de ces traditionalistes et cela doit en outre provenir de l’homme lui-même, tout simplement…
Comme je l’avais indiqué lors de l’introduction aucune problématique n’est possible sur ce sujet délicat. Cela me paraît évident pour moi, mais comme je le dis toujours “chacun son avis”. Rien ne peut vraiment expliquer ce fanatisme et cette haine envers les femmes Afghanes….
A vous, cher public, de vous forger une opinion
♦️♦️♦️UN REFRAIN, UN HYMNE …. UN POÈME POUR GUÉRIR…… ♦️♦️
👉UN REFRAIN, UN HYMNE
Même si cette chanson est le symbole fort de toutes les résistances peu importe l’origine (lutte contre la maladie, la dictature, pour survivre ou pour l’environnement….) , le refrain sonne, cette fois, comme un hymne, un appel à la résistance, à la bataille d’une vie, à la guerre contre les exactions commises, à la défense d’une cause, celle des femmes.
Le texte résume parfaitement le combat mené aujourd'hui par les Afghanes contre les talibans qui leur imposent un monde, qui n’est pas le leur …
Mais ces paroles se conjuguent avec toutes les batailles menées par les femmes peu importe l’endroit, le moment ou le contexte : une militante pour faire émerger l’émancipation féminine, la femme battue par son conjoint, une résistance ou une victime de guerre, une femme qui subit des mutilations…
“Résiste “
de Michel Berger, interprétée par France Gall
“ Résiste
Prouve que tu existes
Cherche ton bonheur partout, va
Refuse ce monde égoïste
Résiste
Suis ton cœur qui insiste
Ce monde n'est pas le tien, viens
Bats-toi, signe et persiste
Résiste
Danse pour le début du monde
Danse pour tous ceux qui ont peur
Danse pour les milliers de cœurs
Qui ont droit au bonheur
Résiste….”
👉 Un poème pour guérir…
Un poème pour symboliser les stigmates laissés par les mauvais traitements de la violence, pour apaiser les âmes, pour guérir les blessures physiques et de l’esprit
Une poésie pour relater ce long chemin à parcourir pour ne plus avoir peur, pour revenir plus forte, retrouver sa joie de vivre ……. et surtout faire de nouveau confiance aux hommes…
Extrait du recueil de poèmes “Jardin d’enfant”
de Mathilde Fialaix
À mon enfant intérieur
Nous allons guérir toi et moi
Main dans la main
Et à notre rythme,
Tu ne pleureras plus
Lorsque j’essaye de dormir
Et tu n’auras plus peur
Quand un homme te touche
Tu verras nous allons guérir ensemble “
■■■Épilogue
Je vous laisse comme d’habitude avec un corpus riche en émotion cette fois sur les femmes Afghanes et leur combat. Une lecture quelque peu fastidieuse vous attend sur les mentions légales…
Comme d’habitude, ne sachant pas à quel moment vous lirez cette publication…
Donc, je vous dis bonne nuit ou bonne journée
À bientôt sur les Trois Espaces..
■■■■■■ Auteur et mentions légales sur la publication
©Severine Abdellaoui-Chatelain ~~Tous droits réservés ~~13 décembre 2023
Corpus des sources :
Le corpus, cette fois-ci est un pêle-mêle.. Les documents sont évidemment classés suivant un plan, mais aucune distinction n'a été effectuée concernant leur nature …
Cependant, livres, articles de presse, sites internet, blogs, tous sont réunis dans “la lueur et l'espérance d’une vie meilleure pour les Afghanes” afin de vous livrer les ressources documentaires utilisées à l’élaboration de l’article. Je pense que c’est le plus important…
Par contre, les sources iconographiques ont fait bande à part… et elles ont pris la clé des champs…. direction les panneaux d’illustrations.
♦️Bibliographie, site internet, blog…
🟠 Histoire de l’Afghanistan
➡️Firouzeb Nahavandi : “Afghanistan de Boeck”, coll. “Monde Arabe et Musulman, 2014
➡️ Mir Mohammad Sediq Farhang (traduction de Zia Farhang) : “Afghanistan : Les cinq derniers siècles” . Centre de recherches et d’études documentaires sur l’Afghanistan, 2011
➡️ Olivier Roy : “De instabilité de l’État en Afghanistan” dans les Annales Histoires, Sciences Sociales, (59 e année), pages 1183 à 1202, sur le site Cairn.info
➡️ Sur le site Thucydide.com (Trois documents utilisés) :
✅️”Chronologie de l’Afghanistan des origines à nos jours : Histoire Afghane depuis le VI e siècle avant Jésus Christ à nos jours” (soit printemps 2002) [ cette chronologie à été réalisé par la promotion 2001-2002 du DESS “Action Humanitaire et développement des ONG” de l’université Paris XII- Créteil.
✅️”L’Afghanistan aujourd'hui : Pourquoi l’Afghanistan est-il devenu le centre de l’actualité internationale ?
✅️”Un exemple de la mosaïque Afghane : les parti politico-religieux de la résistance Afghane dans les années 70-80”
➡️ “Afghanistan : un rude et vieux pays au cœur du monde”, publié le 17/08/ 2021 sur le site Herodote,net - Le média de l’Histoire.
➡️ “Afghanistan : Histoire Afghane” publié le 24 décembre 2014 et mise à jour le 24 décembre 2021 sur TV5 monde.
➡️Abou Zohab, Gilles Bocquerat, lieutenant-colonel Marie Dominique Charles : “Les crises en Afghanistan depuis le XIX e siècle”, édition IRSEM, avril 2010
🟠 Histoire des talibans (les fanatiques)
➡️”Les talibans au pouvoir en Afghanistan : éclairage historique sur le site Forumréfugiés.orgpublic le 17 décembre 2021.
➡️Allix Stéphane : “De la résistance à la prise de Kaboul : l’histoire secrète des talibans”, publié en janvier 1997 dans la revue Le Monde Diplomatique …. Visible sur leur site
➡️Frédéric Boillat avec l’AFP : “Qui sont les talibans, qui ont repris le pouvoir en Afghanistan ?” Sur le site RTS ( Radio Télévision Suisse), publié le 15 août 2021, mise à jour le 21 juin 2022.
🟠 Les Femmes Afghanes : leur trace dans Histoire et leur émancipation
➡️Fakhira Moussaoui:” Les femmes Afghanes au cours de l’histoire : les droits des femmes dans une société patriarcale 1774-1929 dans la revue Téhéran, 2017, numéro 140.
➡️”Précis d’Histoire sur la condition des femmes en Afghanistan sur le site de l’Association NEGAR-Soutien aux femmes d’Afghanistan ( créée en 1996)
➡️Fakhira Moussaoui : “La crise de la pensée politique et le mouvement des femmes”
➡️karité El Hadj et Élisa Longueville : “En mini jupe dans Kaboul : la réalité derrière les photos Afghanes libérées des années 1970-1980”, publié le 19 septembre 2011 sur le site Le Monde.fr.
➡️Zarifa Ghari avec Hannah Luanda Smith : “Le combat d’une femme dans un monde d’hommes”, édition JC. Lattes, 2022.
➡️Dans l’œil de Libé : “En images, les femmes Afghanes en cours d’invisibilité”, publié le 8 mai 2023 sur le site de Libération.
➡️Précision sur les femmes dans l’histoire
✅️RABIA BALKINI
●●Munazza Edtikar : “L’histoire de Rabia Balhkini, la poétesse la plus célèbre d’Afghanistan”, publié le 16 août 2021 sur le site Ajam média collective.
✅️MALALAI DE MAIWAND
●●”Malalai de Maiwand, la Jeanne d’Arc des Patchounes sur le site Quintessenceunblog. fr, publié en 2005
🟠Fresque historique : “Les Glorieuses Guerrières Afghanes luttant pour les droits des femmes” :
✅️Malalai Maiwand: une journaliste militante devenue un ange
➡️”Afghanistan : la journaliste et militante Malalai Maiwand assassinée”, publié le 14 décembre 2020 et mis à jour le 24 décembre 2021 sur le site TV5 monde
➡️”Afghanistan : une présentatrice télévisuelle tuée par balles”, publié le 10 décembre 2020 sur le site du journal La Croix
✅️Soraya Tarzi
➡️Jonathan Gomall : “La reine Soraya d’Afghanistan : une femme d’avant garde”, publié sur le site Arabnews en français.
✅️Meera Keshwar Kamal :
➡️”Meera Keshwar Kamal : je ne reviendrai jamais”, publié sur le site même de la revue et dans sa version papier du magazine “Le Monde Diplomatique”, numéro 190, avril/ mai 2010. C’est un extrait consacré au dossier : “Imprenable Afghanistan”
➡️”Biographie de Meera Keshwar Kamal (1956-1987) sur le site Bourse des voyages. Com
➡️Laurence Veuille lit “Je suis la femme qui s’est éveillée” de Meera Keshwar Kamal , une poétesse Afghane assassinée, publiée sur le site de la RTBF., le 10 septembre 2021
➡️”Meena, la révolutionnaire féministe Afghane”, publié le 11 mars 2017 sur le site Terre d’Asie.
✅️Simar Samar
➡️ Kahina Sekkai : “Simar Samar : l’outil le plus puissant pour lutter contre l’ignorance est l’éducation”. Interview publiée dans le journal Paris Match, le 5 février 2022.
➡️”Sinar Samar “ sur le site de l’université de Montréal, rubrique Prix et destination
✅️Malalai Joya
➡️Eelge Goosen : “Malalai Joya : Les États-Unis n’ont pas envahi l’Afghanistan pour sauver les femmes”, interview publiée le 17 août 2021 sur le site Solidaire.org
➡️Malalai Joya : “Au nom de mon peuple”, édition Presses de la cité, 2010 (c’est une autobiographie)
➡️Flore Olive : “La pasionara de Kaboul, interview publiée dans et sur le site Paris Match le 19/12/2010, mise à jour le 25 mai 2010.
➡️Page Facebook Malalai Joya.
♦️Sources Iconographiques et leurs mentions légales
👉Le corpus iconographique a pris la clé des champs cette fois-ci… Pour connaître les sources utilisées, leur auteur et leurs mentions légales (droit et autorisations de publication ), vous devez vous rendre sur les panneaux d’illustrations créés pour accompagner cette publication. Toutes les informations ont été reportées dessus.
✅️Nous vous rappelons que les photos, les images … appartiennent à leur auteur et sont exclusivement soumis à leur copyright.
Si le document est soumis au domaine public, pas de soucis.
Par contre, si il s’agit de la licence commons ou de la documentation libre, il faudra vous référez à ce qui est autorisé ou pas pour réutiliser l’image….
Une licence commons ou de documentation libre donne une autorisation libre de publier, mais parfois l’auteur peut interdire d’éditer sous certains formats ou sur les réseaux sociaux j
🔺️🔺️Enfin, je vous indique de nouveau que si les documents appartiennent à leur auteur, la création et le montage des panneaux d'illustration ainsi que la page de titre sont entièrement soumis en exclusivité à mes droits d’auteurs, créés et déposés devant huissier à Corbie et sur copyright France. Com , le 28 octobre 2022 …
Les panneaux d’illustrations et la page de titre sont des produits documentaires pour agrémenter la publication….
Deux de mes copyright figurent sur chacun d’entre- eux 🔺️🔺️
👉L’application utilisée pour créer les montages et les panneaux est Incollage photo, une application utilisable sur tablette.
[Pour les blogeuses et les blogeurs qui passent dans le coin, son utilisation s’avére plus complexe que Photocollage Asus … Mais, elle reste nettement plus facile que Canva ou Collage photo gril art…
D’ailleurs, elle a tout de même des points communs avec celle de l’Asus]
Un dernier Au revoir
Cette fois,c’est bel et bien fini ….tout écrit et tout est exprimé…..
Donc à très vite sur les Trois Espaces…..
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